Des conclusions attendues. Un rapport sur le mouvement des Frères musulmans sera présenté mercredi 21 mai lors d’un Conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron. Commandé en mai 2024, le document a été remis à l’automne au gouvernement. « Dans ce rapport, il est établi que clairement cet entrisme islamiste est une menace désormais à la fois pour la République, nos principes républicains, mais aussi pour notre cohésion nationale », a indiqué ce mardi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, au micro de Public Sénat, lors d’un passage au palais du Luxembourg pour rencontrer les sénateurs LR en réunion de groupe.
« Un islamisme à bas bruit qui se répand », selon Bruno Retailleau
Réalisé par deux fonctionnaires et « constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’État », ce document est confidentiel et classifié secret-défense. Une version « allégée » de ce texte doit être rendue publique prochainement, mais Le Figaro a déjà révélé plusieurs éléments de son contenu déclassifié ce mardi. « C’est un islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d’infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres », avait réagi un peu plus tôt dans la matinée Bruno Retailleau, devant des journalistes.
Selon lui, « l’objectif ultime » des Frères musulmans « est de faire basculer toute la société française dans la charia ». « C’est inacceptable, puisque c’est parfaitement incompatible avec les principes de la République et les objectifs de la cohésion nationale », a poursuivi le locataire de la place Beauvau. En début d’année, Bruno Retailleau a érigé « la lutte contre l’islamisme politique des Frères musulmans » comme une de ses « grandes priorités ».
D’après les chiffres du rapport dévoilés par Le Figaro ce mardi, 280 associations seraient rattachées en France aux Frères musulmans et 139 lieux de culte y seraient affiliés. 21 établissements scolaires posséderaient également un lien avec la mouvance. Dans un entretien accordé au Monde le 23 décembre dernier, Bertrand Chamoulaud, le directeur national du renseignement territorial, précisait que « 100 000 fidèles » fréquentaient des mosquées proches des Frères musulmans.