C’est un rapport commenté. Un Conseil de défense s’est tenu ce mercredi matin, autour d’Emmanuel Macron, sur le rapport commandé par le gouvernement sur les Frères Musulmans et l’islam politique en France. Selon une version du rapport qui a été dévoilée mardi dans Le Figaro, l’idéologie des frères musulmans concerne aujourd’hui 139 lieux de culte, soit 7 % des lieux de culte musulmans en France.
« Gravité des faits établis »
A l’issue du Conseil de défense, l’Elysée fait savoir, ce mercredi après-midi, que « le Président de la République a décidé la publication du rapport sur les Frères musulmans et l’islamisme politique en France. Celle-ci sera effective d’ici la fin de la semaine ». Du côté du ministère de l’Intérieur, on affirmait pourtant mardi que le rapport serait « publié demain, après le Conseil de défense ».
Quant aux suites à donner, l’Elysée annonce que « compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, (le Président) a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain Conseil de défense au début du mois de juin ». Lors d’un brief auprès de la presse hier, l’Elysée avait pourtant expliqué qu’« à l’issue du Conseil de défense de demain, il y aura des mesures qui seront prises. Certaines seront communiquées car elles peuvent l’être et d’autres qui sont classifiées ».
« Dans les mois à venir, il devra être proposé une meilleure organisation de l’Etat, avec un vrai chef de filât en matière de renseignement », affirme Bruno Retailleau
S’il faudra attendre, le ministre de l’Intérieur, lui, n’a pas attendu. Interrogé lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, ce mercredi, Bruno Retailleau, a déjà en partie dévoilé quelques pistes. « Dans les mois à venir, il devra être proposé une meilleure organisation de l’Etat, avec un vrai chef de filât en matière de renseignement et un parquet administratif au ministère de l’Intérieur pour diligenter des dissolutions, des entraves administratives », a annoncé le nouveau président des LR, qui vise aussi « les circuits financiers », car « on a des trous dans la raquette ». « Enfin, il faut une stratégie de sensibilisation informationnelle, de sensibilisation du grand public. […] Il faudra former aussi les élus et les fonctionnaires », ajoute Bruno Retailleau.