Reconnaissance de l’État de la Palestine : la gauche appelle Emmanuel Macron à « franchir un pas décisif »
À Paris, responsables de gauche – Marine Tondelier, Olivier Faure et Fabien Roussel -, ONG et associations ont appelé ce mardi 17 juin d’une seule voix la France à reconnaître officiellement l’État de Palestine. Un geste présenté comme « un impératif moral, une nécessité politique et une exigence stratégique ».
Au Café concorde, à deux pas de l’Assemblée nationale, ce mardi 17 juin, partis de gauche, syndicats, ONG et associations étaient réunis côte à côte pour réclamer une reconnaissance immédiate de l’État de Palestine. Dans un contexte d’escalade militaire au Proche-Orient et alors que la France coprésidait une conférence à l’ONU sur la reconnaissance de la Palestine — finalement reportée pour des « raisons logistiques et sécuritaires » — les principaux dirigeants du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste français ont exprimé leur exaspération face à ce qu’ils perçoivent comme une nouvelle occasion manquée.
« Qu’attend la France ? Qu’il soit trop tard ? Qu’il n’y ait plus d’État palestinien à reconnaître ? » s’interroge Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, pour qui cette inertie n’est plus tenable : « À vouloir attendre un moment de sacre historique, la France arrivera après la bataille. »
Cette prise de position fait suite à une tribune parue dans Le Monde à la mi-mai, cosignée par plus de 8 000 personnes, dont les représentants de tous les partis de gauche. La France insoumise, bien qu’absente de la conférence de presse, y avait également apporté son soutien.
« Assez de mots, des actes »
La reconnaissance de l’État palestinien reste un point de tension dans la classe politique. Dimanche dernier, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas affirmait sur LCI que « les conditions ne sont pas réunies » pour une telle décision. Une position vivement contestée par les partis de gauche.
Face à l’inaction, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exhorté l’exécutif à passer à l’acte : « Il faut reconnaître » au peuple palestinien « le droit à une terre, à une existence, à un avenir. Assez de mots. Des actes. » Citant Albert Camus, il a rappelé que « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Il a cependant quitté la conférence de presse avant la fin, sans faire de déclaration supplémentaire peut-être pour éviter d’être interrogé sur l’absence de LFI, qui attend des excuses de la part du Parti socialiste suite aux accusations de « salopard antisémite » proférées par Jérôme Guedj au Congrès du PS le week-end dernier.
Même tonalité du côté du Parti communiste. Pour son secrétaire national, Fabien Roussel : « Chaque jour qui passe est un jour de trop. La France doit agir et agir maintenant. »
Un enjeu juridique autant que diplomatique
À l’origine de cette initiative, Raymonde Poncet-Monge, sénatrice écologiste estime que cette reconnaissance représente un tournant diplomatique « C’est poser un point d’irréversibilité (..) et une enveloppe juridique protectrice qui dit à Israël quoi que vous fassiez il y a un État palestinien et il faudra un jour ou l’autre se mettre autour de la table et construire la paix ». »
Plusieurs intervenants ont insisté sur la portée juridique de cette reconnaissance. Selon Arié Alimi, avocat et vice-président de la Ligue des droits de l’homme, il ne s’agit pas d’un simple signal politique : « Sans la reconnaissance de l’État, un peuple n’a pas de protection juridique. On peut l’opprimer, l’affamer, l’expulser. C’est exactement ce que subit le peuple palestinien depuis 1948. »
La France sommée d’agir
Alors que 148 pays membre de l’ONU – dont l’Espagne, la Norvège ou l’Irlande – ont franchi le pas ces dernières années, la France reste en retrait. Un décalage difficile à justifier pour les signataires. « Nous avons longtemps été une voix respectée sur la scène internationale. Si nous voulons redevenir crédibles, nous devons rester fidèles au droit », a plaidé Marine Tondelier.
Le 13 juin, Emmanuel Macron annonçait le report de la conférence internationale à l’ONU sur la solution à deux États, Israël et Palestine. « J’ai dit ma détermination à reconnaître l’État de Palestine, elle est entière, et c’est une décision souveraine », a-t-il tout de même affirmé, sans donner d’échéance.
Fabien Roussel a réitéré l’urgence de cette reconnaissance : « L’annulation de cette conférence ne peut être un prétexte pour reculer encore », « La France doit reconnaître l’État de Palestine maintenant, et sans condition. »
« C’était un petit surdoué, une sale gosse d’une impertinence rare » se souvient Michel Drucker… Chanteur lyrique de formation, devenu imitateur et comique, Thierry Le Luron a marqué par sa brève carrière le paysage culturel et médiatique des années 70 et 80. Tissé d'interviews de ceux qui l’ont connu ou admiré et de larges extraits de sketchs, le documentaire de Jacques Pessis « Le Luron en campagne » diffusé cet été sur Public Sénat montre combien Thierry Le Luron était insolent à une époque où l'humour n’était pas aussi libre qu’on pourrait le penser aujourd’hui.
Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.
Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.
Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…