Réel ou en hologramme, Mélenchon défie Le Pen, fait feu sur Macron
En chair et en os à Lyon et sous forme d'hologramme à Aubervilliers près de Paris: Jean-Luc Mélenchon voulait défier Marine Le Pen, également en...

Réel ou en hologramme, Mélenchon défie Le Pen, fait feu sur Macron

En chair et en os à Lyon et sous forme d'hologramme à Aubervilliers près de Paris: Jean-Luc Mélenchon voulait défier Marine Le Pen, également en...
Public Sénat

Par Lucile MALANDAIN

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En chair et en os à Lyon et sous forme d'hologramme à Aubervilliers près de Paris: Jean-Luc Mélenchon voulait défier Marine Le Pen, également en meeting à Lyon, mais a surtout fait feu dimanche sur Emmanuel Macron, propulsé adversaire principal.

Pour ce double meeting inédit, une première en direct pour un homme politique, il y a eu 18.000 spectateurs répartis dans les deux villes, dont près de 4.000 devant des écrans à l'extérieur à Lyon, malgré la pluie, selon les organisateurs. Et environ 60.000 personnes ont regardé le meeting via Facebook ou Youtube, de même source.

Montage de photos créé le 5 février 2017 montrant Jean-Luc Mélenchon dans une réunion à Chassieu près de Lyon et son hologramme à La Plaine Saint Denis
Montage de photos créé le 5 février 2017 montrant Jean-Luc Mélenchon dans une réunion à Chassieu près de Lyon et son hologramme à La Plaine Saint Denis
AFP

Alors que les équipes d'Emmanuel Macron ont revendiqué près de 16.000 personnes samedi, dont 8.000 difficiles à comptabiliser à l'extérieur, et celles de Marine Le Pen "plus de 5.000" dimanche, cette bataille d'affluence a aussi de l'importance pour un Jean-Luc Mélenchon souhaitant donner un coup d'accélérateur à sa campagne, gêné à gauche par l'arrivée du socialiste "frondeur", Benoît Hamon.

Des gens assis près d'un hologramme de Jean-Luc Mélenchon lors d'une réunion de campagne à La Plaine Saint Denis, le 5 février 2017
Des gens assis près d'un hologramme de Jean-Luc Mélenchon lors d'une réunion de campagne à La Plaine Saint Denis, le 5 février 2017
AFP

M. Mélenchon avait présenté l'événement, consacré aux "frontières de l'Humanité" comme une "réponse" à "l'obscurantisme" de Mme Le Pen. Il a traité dimanche la présidente du FN d'"ignorante" pour son refus de scolarisation des enfants d'étrangers en situation irrégulière à l'école publique.

Mais c'est contre le candidat d'En Marche!, crédité de sondages encore plus flatteurs depuis les difficultés de François Fillon, que le candidat de La France Insoumise a finalement axé son discours.

Appelant ses troupes à se méfier des "champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique", M. Mélenchon a interrogé: "où sont leurs programmes?".

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon
AFP

Comme pour montrer que lui en avait un très complet, "l'Avenir en commun", il a alors déroulé une vingtaine de ses 357 propositions, celles consacrées à l'éducation, la culture, le numérique, la mer et l'espace.

- "Election Top chef" -

Sur la culture, il a "ricané" du chèque de 500 euros que M. Macron veut offrir à tous les jeunes de 18 ans pour des activités culturelles. "Quand eux nous disent +il faut produire avant de distribuer+ (je leur réponds) avant de distribuer des chèques pour consommer de la culture, il faut d'abord la conduire", a-t-il lâché.

L'ancien ministre de l'Economie a "pourri la vie de milliers de gens", a-t-il poursuivi, en référence aux lois Macron et El Khomri. Quant à l'"ubérisation" de la société, elle "n'est un idéal que pour les jeunes gens pétaradants du type de notre jeune banquier", a-t-il souri.

Jean-Luc Mélenchon fait un discours dans une réunion de campagne à Chassieu près de Lyon le 5 février 2017
Jean-Luc Mélenchon fait un discours dans une réunion de campagne à Chassieu près de Lyon le 5 février 2017
AFP

Traversant une passe difficile, M. Fillon n'a eu droit qu'à une implicite plaisanterie sur "une élection Top chef, à cause des casseroles".

Mais M. Mélenchon n'a pas laissé le candidat des socialistes, fraîchement investi, sans coup de griffe. Sans jamais le nommer, il lui a reproché d'avoir repris à son compte des éléments de son programme. "Je suis un homme heureux parce que l'espace des idées pour lesquels nous nous sommes battus ces dernières années se répand", a-t-il ironisé.

Hamon, Jadot, Mélenchon : des points communs, des nuances
Benoît Hamon, le 29 janvier 2017 à Paris après sa victorie à la primaire du Parti socialiste
AFP

Mais, a-t-il prévenu en conclusion d'un discours d'une heure et demie, si on ne dit "pas +non+" à Benoît Hamon lorsqu'on "nous tend la main au lieu de nous insulter", il y a "une chose à laquelle on dit toujours +non+, ce sont les combines, les arrangements, les échanges de parties du programme un peu floues contre des circonscriptions législatives".

Vantant une candidature "de l'intransigeance", le leader de La France insoumise s'est de nouveau posé en "représentant des têtes dures, des insoumis, de ceux à qui on ne la fait pas une deuxième, une troisième, une quatrième fois!".

Alors que M. Hamon a interpellé le député européen pour former avec lui un "contrat de majorité", M. Mélenchon a déjà répondu qu'il ne ferait alliance qu'à condition d'une révision des investitures socialistes pour les législatives, comme celle, symbolique, de la ministre du Travail Myriam El Khomri. Une condition refusée jeudi par M. Hamon, qu'un sondage diffusé samedi créditait de 16% à 17% d'intentions de vote, devant Jean-Luc Mélenchon, autour de 11%-11,5%

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