Politique
Emmanuel Macron répondra à des personnalités et des téléspectateurs pendant deux heures sur l’actualité nationale et internationale. A cette occasion, le chef de l’Etat pourrait annoncer l’organisation d’un référendum.
Le
Par Clarisse Guibert
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
A quelques heures de la prise de parole d’Emmanuel Macron, le président (Renaissance) de la région Sud s’est dit favorable au référendum pour faire « trancher » les Français « à un moment où il y a une impuissance politique ». En effet, le chef de l’Etat pourrait dégainer l’article 11 ce soir sur TF1, comme promis lors de ses vœux aux Français le 31 décembre dernier.
Mais pour Renaud Muselier, le président de la République devrait éviter de poser une question unique : « Si on peut éviter une crise politique nouvelle, c’est mieux », lance-t-il. Poser une question unique pourrait en effet réduire les chances de réussite du chef de l’Etat, et entrainer de fait la question de sa démission.
« L’histoire des référendums en France a fait en sorte que finalement, c’est pour ou contre le Président », affirme Renaud Muselier. En 1969, le président de Gaulle s’était engagé à démissionner en cas de majorité de « non » au référendum sur la création des régions, ce qu’il a acté au soir du scrutin. Le président délégué des Régions de France dit craindre cet « écueil », avant les annonces du chef de l’Etat ce soir. Mais même en cas d’échec, Renaud Muselier ne croit pas à une démission d’Emmanuel Macron : « Il ne partira pas, il est élu jusqu’à la fin » affirme-t-il sur notre plateau.
Pour éviter la crise politique, Renaud Muselier encourage plutôt un référendum à trois questions : « Il ne peut pas perdre s’il fait trois questions », estime-t-il. Mais il faudrait qu’elles « concernent les Français au quotidien » pour permettre « un vrai débat » et « montrer que les Français sont capables d’aider les politiques » dans une situation parlementaire complexe.
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche le 3 mai dernier, François Bayrou avait notamment suggéré l’idée d’un référendum pour remettre à niveau les finances publiques : « la question de l’adhésion des Français aux réformes est bien la question centrale », avait-il déclaré. En effet, le gouvernement du dernier Premier ministre, Michel Barnier, était tombé après le vote d’une motion de censure dans le cadre de l’examen du budget de la sécurité sociale, en décembre dernier.
Finances, réorganisation territoriale, immigration ou encore fin de vie… Sur le fond, plusieurs thèmes pourraient faire l’objet d’une consultation. De son coté, Renaud Muselier se dit contre un référendum visant la réorganisation territoriale. Elle ne « bloque » pas « le fonctionnement du pays » aujourd’hui, et ne mérite donc pas un référendum.
Si le président délégué des Régions de France dénonce le « mille-feuille institutionnel », c’est une « histoire de politiques entre politiques », estime-t-il. Ce qui ne l’empêche pas de fustiger le manque d’autonomie des collectivités territoriales dans le pays : « Nous avons un grand nombre de compétences, mais nous sommes coincés tout le temps par l’Etat qui décide pour nous, pour tout. Laissez-nous de la liberté » a-t-il lancé.
Pour aller plus loin
100% Sénat