Référendum : « Qu’Emmanuel Macron ne pense pas se remettre au centre d’un jeu dont les Français l’ont écarté », affirme Boris Vallaud

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale s’est exprimé sur les potentielles annonces du président de la République sur TF1, ce mardi 13 mai. Si le chef de l’Etat envisage de consulter les Français par référendum, Boris Vallaud craint une consultation qui pourrait « diviser les Français », sur l’immigration ou la réorganisation territoriale notamment.
Clarisse Guibert

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À  la veille de la prise de parole d’Emmanuel Macron sur TF1, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud s’est dit favorable à une consultation des Français par référendum, si celle-ci ne court-circuite pas le travail des parlementaires, ni ne « divise les Français », alors que le pays « a besoin d’être apaisé », estime-t-il.

En effet, le président de la République pourrait annoncer ses projets de référendum lors d’une émission spéciale sur la première chaîne européenne, ce mardi 13 mai. Un souhait déjà formulé lors de ses vœux aux Français, le 31 décembre dernier. Le chef de l’État avait alors annoncé qu’il pourrait « faire trancher des sujets déterminants par les Français » en 2025.

Une consultation sur l’immigration pourrait « être de nature à fracturer le pays », pour Boris Vallaud

Sur quel thème ce référendum pourrait-il porter ? Si, de leur côté, les socialistes « ne craignent pas une consultation des Français », ils redoutent une question qui pourrait « couper le pays en deux ». L’immigration serait, notamment un thème « de nature à fracturer le pays », estime-t-il. Mais la réorganisation territoriale également : « La suppression d’un échelon de collectivité territoriale », serait une mesure « parfaitement démagogique », pour l’élu des Landes.

Néanmoins, la question des retraites reste centrale pour le président du groupe socialiste à l’Assemblée : « Les Français sont […] toujours désireux d’abroger la réforme d’Élisabeth Borne », affirme-t-il. Ce projet de loi, adopté en 2023 grâce à l’utilisation du 49.3 par l’ancienne Première ministre, relève l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 ans auparavant. Du côté des Français, 52 % d’entre eux souhaiteraient se voir poser une question sur la réforme des retraites lors d’un référendum, selon un récent sondage Elabe pour BFMTV.

À propos de Bruno Retailleau, « quand on porte les idées d’extrême droite, il est difficile d’expliquer ce qui vous distingue de l’extrême droite », estime Boris Vallaud

Le député socialiste s’est également exprimé sur la question des rodéos urbains, alors qu’un pompier de 39 ans est dans le coma depuis samedi 10 mai dernier, après avoir été percuté par un automobiliste, en Haute-Savoie. Pour Boris Vallaud, s’il faut « être ferme » face à cette pratique, la loi existante est déjà sévère, et les sanctions prévues doivent d’abord s’appliquer, avant d’envisager de nouvelles mesures.

De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a appelé, dimanche 10 mai, à une « révolution pénale, notamment pour les mineurs » au micro du Grand Jury. Mais Bruno Retailleau « est dans une sorte de concours Lépine permanent », affirme Boris Vallaud, « dans une démagogie qui, en réalité, ne conduit pas à faire baisser la délinquance ». Pour l’élu socialiste, le candidat à la présidence des Républicains s’inscrit, avec son concurrent Laurent Wauquiez, dans une « jonction idéologique avec l’extrême droite », et « quand on porte les idées d’extrême droite, il est difficile d’expliquer ce qui vous distingue de l’extrême droite », a-t-il exprimé sur notre plateau.

Si l’élection pour la présidence des Républicains doit se dérouler les 17 et 18 mai prochains, « on est bien loin de la droite républicaine telle que nous avons pu la connaître, il y a encore quelques années », pour Boris Vallaud.

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