Référendum sur la privatisation d’ADP : le recueil de signatures s’essouffle pendant l’été

Référendum sur la privatisation d’ADP : le recueil de signatures s’essouffle pendant l’été

Le recueil des signatures pour un référendum d’initiative partagée sur la privatisation d’Aéroports de Paris s’est essoufflé au cours de l’été. Les opposants à la privatisation visent un million de signatures pour fin septembre et un grand meeting commun. 
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

713 000 signatures. Le Conseil constitutionnel a publié ce jeudi le dernier comptage en faveur d’un référendum d’initiative partagée sur la privatisation d’Aéroports de Paris. Le recueil des signatures s’est quelque peu essoufflé au cours du mois d’août. Lancée à la mi-juin, la campagne avait récolté 480 000 signatures dès le 1er juillet et 615 000 au 1er août. 

L’objectif des 4,7 millions de signatures nécessaires à l’ouverture d’un référendum d’ici au mois de mars prochain est encore loin, mais cela n’inquiète pas les opposants à la privatisation d’ADP.

Un essoufflement estival « pas étonnant »

« Cet essoufflement n’est pas étonnant », commente Fabien Gay, sénateur communiste de Seine-Saint-Denis. « La période estivale n’est pas très propice à la mobilisation mais nous avons mis en place des lieux de signatures sur les plages et les marchés. Au final, on atteint un rythme de 5 à 10 000 signatures par jour, ce qui est plutôt bien. » 

L’objectif du million de signatures pour la fin septembre 

Les opposants misent sur une accélération de la récolte dès la rentrée. « Nous voulons passer le million de signatures pour la fin septembre » assure Eric Coquerel, député (La France Insoumise). Pour les élus communistes, la Fête de l’Humanité, du 13 au 15 septembre, sera un événement crucial pour relancer le compteur. « Cette fête c’est 600 000 personnes sur tout le week-end », rappelle Fabien Gay. « Nous allons multiplier les stands de recueil de signatures. » 

Vers un grand meeting commun à Paris 

Les élus de gauche et de droite opposés à ce projet de privatisation souhaitent également organiser un grand meeting commun à la fin du mois de septembre. « J’ai lancé il y a quelques jours un appel pour un grand meeting central à Paris », explique Eric Coquerel. « Il y aurait tous les élus signataires du référendum d’initiative partagée, de tous bords politiques, le monde associatif et les syndicats. » Selon nos confrères de Franceinfo, le député (Les Républicains) Gilles Carrez a confirmé l’organisation d’un grand meeting transpartisan au Zénith de Paris fin septembre, sur le modèle du premier meeting organisé à Saint-Denis en juin. 

Le gouvernement fait le service minimum

« Le gouvernement caricature cette union de la gauche et de la droite sur ce sujet en parlant d’un mariage de la carpe et du lapin », estime Philippe Dallier, sénateur (LR) « alors que La République En Marche ne cesse de communiquer sur la fin du clivage droite-gauche. Le gouvernement ne cesse de décrédibiliser ce mouvement et il y a un manque de transparence sur le suivi du recueil de signatures. En 2019, ce n’est quand même pas compliqué de publier un décompte de signatures chaque jour. » Les opposants dénoncent aussi l’absence d’information sur cette procédure sur les chaînes de télévision publiques.

Le référendum d’initiative partagée facilitée par la réforme des institutions

Un service minimum effectué par le gouvernement alors que la réforme des institutions, présentée hier en Conseil des Ministres, prévoit de faciliter le référendum d’initiative partagée. Il pourra être organisé à partir de 10% de parlementaires signataires (contre 20% aujourd’hui) et 1 million de signatures (contre 4,7 million aujourd’hui. Cette réforme ne s’appliquera pas sur cette procédure en cours. « Mais politiquement ce nouveau seuil va poser un problème au gouvernement, car le million de signatures on va l’atteindre, et il faudra alors expliquer aux citoyens le refus d’organiser ce référendum. »

Dans la même thématique

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
5min

Politique

Gouvernement Barnier : l’aile gauche de Renaissance, pas satisfaite, pose ses conditions

L’aile gauche de l’ex-majorité présidentielle renâcle devant certains noms qui circulent depuis hier soir pour le gouvernement de Michel Barnier. Ceux des droitiers Bruno Retailleau ou Laurence Garnier font grincer des dents. Cette dernière ne devrait finalement pas être nommée. Ceux qui plaident pour un élargissement à gauche posent leurs conditions pour soutenir l’équipe du nouveau Premier ministre.

Le