Réforme de l’apprentissage : «C’est une marchandisation » dénonce Lienemann

Réforme de l’apprentissage : «C’est une marchandisation » dénonce Lienemann

La réforme Pénicaud a été adoptée par l’Assemblée nationale la semaine dernière et doit arriver au Palais du Luxembourg le 10 juillet. Marie-Noëlle Lienemann, vice-présidente du Sénat, redoute la « pagaille sans-nom » que ce texte pourrait apporter.
Public Sénat

Par Maud Larivière

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La réforme de l’assurance chômage, de l’apprentissage, et de la formation professionnelle a été adoptée cette semaine par l’Assemblée nationale. Les Républicains et la gauche ont voté contre, le centre s’est majoritairement abstenu dans l’espoir que le texte soit amélioré prochainement au Sénat. Le texte devrait arriver à la chambre Haute le 10 juillet prochain.

« J’espère que le Sénat va améliorer ce texte » déclare Marie-Noëlle Lienemann. « On devait avoir la grande révolution qui allait rendre simple la formation professionnelle, qui allait améliorer les conditions d’accès et donc la quantité de formations opérées en France, et on a rien de tout ça » regrette-t-elle. « Tout ça, c’est de la poudre aux yeux pour ce qui est des engagements de campagne d’Emmanuel Macron ».

La sénatrice met en garde : « Il y a une grande déstabilisation du système sans qu’on ait construit quelque chose qui fasse adhésion entre les collectivités locales, les régions, les syndicats, et même le patronat » estime-t-elle, avant de se dire inquiète du sort réservé aux centres de formations d’apprentis (CFA). « On a autour de 700 CFA qui pourraient disparaître, alors bon, c’est quand même une marchandisation. On ne va plus avoir un service d’intérêt général, géré par les régions (…), mais là ça va être le marché ».

« Le pilotage par les branches professionnelles ça me fait doucement rigoler, parce qu’on ne cesse de nous dire qu’il y a trop de branches. Donc avant de donner aux branches la gestion, qu’on rationalise les branches ! Il y a 600 branches professionnelles, donc ça va être une pagaille sans nom » ajoute-t-elle.

Selon la vice-présidente du Sénat, le Palais du Luxembourg a un vrai rôle à jouer. « Le Sénat doit obtenir que les régions soient mieux associées, que tout ça soit beaucoup plus progressif dans la mise en œuvre, si on veut mieux associer les branches professionnelles, et on doit aussi veiller à ce que la formation ne soit pas une chute des dotations » indique-t-elle.

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