« La seule logique de cette réforme, c’est une logique budgétaire sur le dos des chômeurs » déclare Laurent Berger. Selon le document publié par Le Monde, les premières prévisions de la réforme de l’assurance chômage pourraient concerner 40 % des demandeurs d’emploi, pour réduire les dépenses publiques de près de 4 milliards d’euros. Des chiffres nettement supérieurs à ceux annoncés par le gouvernement. « C'est 1,4 million de personnes qui vont subir, soit par un raccourci de leurs droits, soit par une baisse d'indemnisation. Certains aussi ne vont pas pouvoir rentrer sur le marché du travail. Il va falloir cotiser six mois au lieu de quatre mois, ça va créer des trappes à pauvreté » déplore le secrétaire général de la CFDT.
Plusieurs mesures se conjuguent pour expliquer qu’un si grand nombre d’allocataires soient concernés : la période de travail prise en compte pour être indemnisé passera de quatre mois à six mois, et le calcul du salaire journalier de référence sera établi sur une base mensuelle. Laurent Berger pointe aussi du doigt la responsabilité réduite des entreprises dans cette réforme, avec un décret sur le bonus-malus qui ne concerne que sept branches professionnelles et qui ne sera mis en place qu’en 2021. « C’est purement budgétaire. Le gouvernement va faire près de 4 milliards d’économie sur le dos des demandeurs d’emploi. Il a fait ses décrets, il en portera la responsabilité. »