Avant sa présentation en Conseil des ministres au mois de juillet, le gouvernement accélère la préparation du nouveau texte de la réforme constitutionnelle. Le premier ministre Edouard Philippe a demandé à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et au ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, de rencontrer tous les présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat la semaine prochaine, a appris publicsenat.fr de source gouvernementale.
Ce tour d’horizon permettra d’écouter les présidents de groupe, de déceler les sujets épineux, les points de blocage voire d’identifier les motifs d’une fronde. Et si possible, de trouver les bases d’un accord. Pour l’exécutif, c’est aussi une manière de mettre en pratique la nouvelle méthode basée sur le dialogue qu’Emmanuel Macron a assuré vouloir mettre en place, à la sortie du grand débat. L’exécutif pourra au moins donner aux groupes le sentiment d’être écouté, avant de sortir le projet de loi.
Gérard Larcher « toujours ouvert »
L’enjeu concerne avant tout les groupes LR et UC du Sénat, qui forment la majorité sénatoriale. Car sans l’accord de la Haute assemblée, la révision de la Constitution est impossible. Mardi matin, sur France Info, le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est à nouveau montré prêt à discuter avec l’exécutif. « J’ai dit que j’étais toujours ouvert, que le Sénat était ouvert pour aborder la révision » a souligné Gérard Larcher, qui rappelle l’enjeu essentiel de la réforme à ses yeux : « Permettre que chaque département et collectivité territoriale à statut spécifique soient représentés de manière correcte ».
Alors qu’Emmanuel Macron veut réduite de 25 à 30% le nombre de parlementaires, Gérard Larcher fixe le bon niveau à 20%, ce qui ferait 280 ou 285 sénateurs, contre 348 aujourd’hui. « Tout le monde sait que j’ai proposé que la réduction soit moins importante car j’ai envie qu’il n’y ait pas un département qui n’ait pas de député ou de sénateur » explique le sénateur des Yvelines, pour qui « ce n’est pas un marchandage ». Il a pu à nouveau porter son message au premier ministre, qu’il a rencontré mardi sur le sujet.