Réduction du nombre de parlementaires, dose de proportionnelle: le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) table sur la "discussion" avec son homologue du Sénat Gérard Larcher (LR) pour faire aboutir la réforme des institutions voulue par Emmanuel Macron.
Le président de la chambre haute a avancé dans un entretien au Parisien de mardi le chiffre de 20% de réduction du nombre de parlementaires, alors que le chef de l’État table sur 25 à 30%, comme il l'a affirmé à l'issue du grand débat national. "Je n'aime guère la proportionnelle", déclare aussi M. Larcher, tandis que M. Macron s'est dit "favorable" à une dose de 20%.
Mais, a rappelé M. Ferrand lors d'une conférence de presse, "il y a trois engagements forts pris par le candidat Macron et par la majorité à l'Assemblée nationale: la diminution du nombre de parlementaires, la limitation du cumul dans le temps (des mandats) et l'instillation d'une dose de proportionnelle".
"Les évolutions récentes n'ont pas contredit cette intention. Je n'imagine pas que le Sénat prenne la responsabilité d'enrayer une évolution une première fois ratifiée par les Français par l'élection du président de la République, une deuxième fois par l'élection d'une majorité", a poursuivi le président de l'Assemblée. Donc "il faut qu'on continue à avancer, et qu'on discute avec le Sénat".
Certaines mesures de réforme des institutions passent par une révision de la Constitution - pour laquelle un accord du Sénat est nécessaire -, d'autres par des lois organique ou ordinaire. "Je souhaite que la réforme constitutionnelle aboutisse", a martelé jeudi dernier M. Macron, qui a souhaité que cette réforme revienne au Parlement "à l'été", soit un an après l'arrêt d'un premier examen en pleine affaire Benalla.
Le Premier ministre Édouard Philippe a indiqué lundi que la révision constitutionnelle dans sa nouvelle version serait présentée en Conseil des ministres en juillet. L'examen en séance par l'Assemblée ne pourra intervenir que six semaines après mais le passage en commission peut toutefois avoir lieu avant.
"Quand je regarde le calendrier tel que je le connais, j'ai le sentiment que dans l'hémicycle ça ne pourrait être qu'après l'été", a souligné M. Ferrand.