Le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, partage l’avis de Gérard Larcher qui estime que cette réforme des institutions conduirait vers un affaiblissement du Parlement. « Non seulement il a raison, mais il va falloir qu’on monte au créneau beaucoup plus » atteste-t-il avant de confier : « Je ne comprends pas cette réforme, je l’ai déjà dit au gouvernement, je ne sais pas ce qu’ils veulent. Je ne comprends pas à quoi ça sert ».
Pour l’ancien ministre chargé des relations avec le Parlement, la réforme n’a ni queue, ni tête : « Il y a de tout, on a ouvert le panier (…) Quoi c’est le marché ? On a modernisé quoi en faisant ça ? ».
« Le Parlement est parfaitement discriminé dans ce système » déclare-t-il. Le sénateur qui a conduit la réforme constitutionnelle de 2008, avait le « sentiment que le Parlement prenait une partie du pouvoir » à ce moment-là. Pourquoi ? « Parce que sous la Vème, nous savons bien que l’exécutif est très fort, de plus en plus fort. Beaucoup plus que du temps du général de Gaulle ».
« Donc il faut un peu rééquilibrer » explique-t-il. Cette réforme irait à contresens de celle qu’il a mené des années auparavant : « Quand je vois que le gouvernement veut reprendre une part de l’ordre du jour, veut limiter les navettes, veut faire en sorte que le Parlement ne puisse pas trop amender, je me dis halte au feu ! » s’insurge-t-il. .
« Moi je vous le dis aujourd’hui, il n’y a pas de Congrès possible. Si le gouvernement reste sur sa ligne, ce n’est pas la peine d’aller au Congrès » assène-t-il.
Roger Karoutchi considère qu’Emmanuel Macron ne sortira pas gagnant s’il décide de mener cette réforme via un référendum, qui est généralement l’occasion pour les Français de voter contre l’ensemble de la politique du gouvernement : « S’il veut aller au référendum, bonne chance (…) S’il le perd, le quinquennat est fini ».