Si une semaine après le renversement du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron est sur le point de nommer un nouveau Premier ministre, la situation politique française inquiète particulièrement les eurodéputés à Bruxelles que certains comparent à celle en Allemagne.
Réforme des retraites : 54 % des Français favorables à des grèves reconductibles, selon notre baromètre Odoxa
Par Public Sénat
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Cinq journées de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites se sont succédé depuis le 19 janvier. Et l’opinion publique reste majoritairement hostile à la réforme des retraites. 66 % des personnes interrogées se disent opposées au texte, d’après le baromètre politique d’Odoxa, réalisé pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale, et publié ce 28 février. Ce rejet très net se traduit d’ailleurs dans leur sentiment à l’égard du mouvement social. Les Français sont 61 % à soutenir la journée de mobilisation du 7 mars, au cours de laquelle les organisations syndicales veulent mettre « la France à l’arrêt ». Et 54 % se disent même favorables à des grèves reconductibles au-delà de cette date (45 % sont contre et 1 % ne se prononce pas), au moment de l’enquête les 21 et 22 février. Ce lundi, tous les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève reconductible à compter du 7 mars.
Ce ne sont pas seulement les cortèges qui vont reprendre, ce sont aussi les débats parlementaires. Le Sénat prend le relais dans l’examen du projet de loi, en commission d’abord ce matin, puis dans l’hémicycle du 2 au 12 mars. Après des débats houleux à l’Assemblée nationale, les Français espèrent une tout autre ambiance dans la chambre haute. 87 % attendent de la part des sénateurs des débats « plus dignes et plus apaisés », un souhait massivement partagé quelles que soient les tendances politiques. Par exemple, 84 % des sympathisants de la France insoumise en forment le vœu, 89 % des sympathisants du Parti socialiste, et 90 % des sympathisants du Rassemblement national. La part monte à 97 % chez les sympathisants Renaissance.
Une opposition marquée des Français au report de l’âge légal
Sur le fond du texte, une tendance s’exprime nettement. Seulement 29 % des Français attendent que le Sénat vote la réforme avec le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, quand 70 % y sont opposés (1 % ne se prononce pas). Parmi les Français favorables à ce que cet article 7 soit supprimé du projet de loi, 58 % veulent néanmoins que le reste de la réforme soit adopté.
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L’image de l’exécutif ressort particulièrement abîmée ces dernières semaines, où le débat politique s’est focalisé sur la réforme des retraites. C’est à Matignon que les dégâts sont les plus importants. La popularité d’Élisabeth Borne recule encore de deux points, les Français n’étant plus que 29 % à considérer qu’elle est une bonne Première ministre. C’est au moment de la présentation de la réforme que sa cote a brutalement décroché. Au total, depuis sa prise de fonction en mai 2022, sa popularité s’est effondrée de 14 points.
Une popularité au plus bas pour Matignon sous l’ère Macron
En se hissant à 69 % d’opinions défavorables (2 % ne se prononcent pas), elle atteint un niveau inédit pour la fonction depuis Manuel Valls à la fin de l’année 2016. L’impopularité d’Edouard Philippe avait culminé à 68 % en décembre 2018, au paroxysme de la crise des Gilets Jaunes, et celle-ci n’avait pas dépassé 65 % au moment des premiers débats sur la première tentative de réforme des retraites fin 2019. Quant à Jean Castex, le nombre de Français mécontents avait plafonné à 65 % au printemps 2021, après plusieurs mois de restrictions sur le front du covid-19.
La popularité d’Emmanuel Macron se dégrade, elle aussi, en février, mais dans une moindre mesure, le chef de l’Etat s’exposant un peu moins dans ce dossier que sa Première ministre. 64 % des personnes interrogées ne considèrent pas qu’il est un bon président de la République (1 point de plus en un mois), contre 36 % qui estiment le contraire. À 64 % d’opinions défavorables, le chef de l’État retrouve cependant un niveau jamais vu depuis mai 2020, à la fin du premier confinement. C’est auprès de l’électorat LFI (plus que 16 % d’opinions favorables, -6 points) et de l’électorat LR (39 % d’opinions favorables, -5 points) que le recul est le plus marqué.
Dans le palmarès des personnalités politiques, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe reste en tête, avec une cote d’adhésion de 41 %, laquelle enregistre une progression de 5 points en un mois. Marine Le Pen, seconde du classement, progresse également, de deux points (35 % de cote d’adhésion). Jean-Luc Mélenchon ne tire aucun profit de la stratégie des députés Insoumis à l’Assemblée nationale. Sa cote d’adhésion recule d’un point et tombe à 22 %. Le décrochage est plus marqué chez les sympathisants de gauche et d’extrême gauche. Au sein de cet ensemble, sa cote d’adhésion chute de six points en février. Avec 50 % d’adhésion, il reste toutefois en tête, suivi par Yannick Jadot (38 %, +1 point) et Fabien Roussel (37 %, -2 points).
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Méthodologie : l’enquête a été réalisée le 21 et 22 février 2023, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.