Réforme des retraites : à Matignon, Retailleau défend la ligne des sénateurs républicains

Réforme des retraites : à Matignon, Retailleau défend la ligne des sénateurs républicains

Comme plusieurs représentants des groupes parlementaires, le président des sénateurs LR a été reçu à Matignon, ce mercredi 14 décembre, pour s’entretenir sur la réforme des retraites. Bruno Retailleau a soutenu un report de l’âge légal à 64 ans et un allongement de la durée de cotisation.
Public Sénat

Par Clara Robert-Motta

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Je lui ai présenté ce que la majorité sénatoriale vote depuis des années.” Ce mercredi 14 décembre, Bruno Retailleau était invité à s’entretenir avec la Première ministre sur les positions de son groupe parlementaire sur la réforme des retraites. Le président du groupe LR au Sénat, n’a pas changé de cap sur la réforme des retraites souhaitée par les sénateurs de droite depuis plusieurs années, et qu’ils votent chaque année dans le PLFSS sans trouver l’appui nécessaire à l’Assemblée nationale. 

Dans la proposition des sénateurs de la droite, on retrouve le recul de l’âge légal de départ à la retraite ainsi qu’un allongement de la durée de cotisation. “C’est une réforme très équilibrée et que je crois juste”, assure Bruno Retailleau. Pourtant soucieux de se distinguer de la majorité présidentielle, le président du groupe LR au Sénat note qu’ils souhaitent un report de l’âge légal à 64 ans - “et pas à 65 ans” - ainsi qu’une accélération de la réforme Touraine à 43 années de cotisations - “et pas à 45 années”. Une formule qu’il juge “progressive” et “moins brutale”. 

Le sénateur républicain a indiqué être entré dans les détails et dispositions techniques du texte sur les dispositifs d’accompagnement que la majorité sénatoriale aimerait voir inscrits dans la réforme des retraites - notamment “pour les carrières longues, pour la pénibilité, et pour les petites retraites”.

Selon Bruno Retailleau, une réforme des retraites est “nécessaire si on veut préserver notre régime par répartition”. Il pointe du doigt un système qui pourrait être “un fardeau” pour les générations futures. Si Les Républicains s’entendent sur cette nécessité de réforme, le passage des présidents de groupe a montré une nouvelle fois, les différences qui persistent entre les parlementaires LR au Sénat et à l’Assemblée nationale. 

Des différences chez Les Républicains

Reçu séparément quelques heures avant son homologue au Sénat, le président de groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, s’est lui montré hostile à un recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans qu’il avait qualifié de “chiffon rouge inutile” agité par le gouvernement. Il promeut une formule “progressive” et vise un report à 63 ans d’ici à 2027. 

Au sein même de son groupe à l’Assemblée nationale, les voix sont également multiples. Si certains se rangent derrière Marleix pour un report à 63 ans, d’autres à l’instar d’Aurélien Pradié refusent tout report de l’âge légal de départ à la retraite et un dernier groupe voit d’un bon oeil le scénario de report à 64 ans, voire 65 ans. 

Après cette semaine de consultation avec les groupes politiques et les syndicats, le travail n’est pas fini pour Elisabeth Borne qui devra continuer les discussions à la rentrée 2023. La présentation de la réforme des retraites a été repoussée par Emmanuel Macron au 10 janvier alors qu’elle était initialement prévue le 15 décembre. Il avait indiqué que ce report permettrait que “ceux qui viennent de prendre des responsabilités puissent échanger avec le gouvernement”. Ces derniers jours, plusieurs présidents de parti ont été renouvelés, dont celui des Républicains qui ont choisi Eric Ciotti aux dépens de Bruno Retailleau.

Y aura-t-il motion de censure ?

Alors que la réforme devrait être présentée au Parlement au printemps 2023, la question se pose de savoir si l'opposition pourrait déposer une motion de censure dans le cas où Elisabeth Borne ferait usage du 49.3. “Nous sommes dans une période de négociation, rappelle Bruno Retailleau. C’est l’hypothèse des 65 ans qui ne convient pas au groupe [LR à l’Assemblée nationale]. Et c'est s’il y avait cette hypothèse là qu’il pourrait y avoir une motion de censure. Pour l’instant, ce n’est qu’une évocation, un commentaire.”

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