Réforme des retraites : à quoi doivent s’attendre les fonctionnaires ?
La fonction publique sera également impactée par la réforme des retraites qui doit être présentée le 10 janvier. Sans toucher aux régimes dérogatoires ou au mode de calcul, le gouvernement envisage de répercuter de manière symétrique, sur les agents publics, le recul de l’âge de départ envisagé pour les travailleurs salariés du privé.

Réforme des retraites : à quoi doivent s’attendre les fonctionnaires ?

La fonction publique sera également impactée par la réforme des retraites qui doit être présentée le 10 janvier. Sans toucher aux régimes dérogatoires ou au mode de calcul, le gouvernement envisage de répercuter de manière symétrique, sur les agents publics, le recul de l’âge de départ envisagé pour les travailleurs salariés du privé.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après des mois d’atermoiement, les Français devront encore attendre une petite semaine avant de connaître le contenu de la réforme des retraites, qui sera dévoilée mardi 10 janvier, avant une présentation du projet de loi en tant que tel en Conseil des ministres le 23 janvier. Avec ce décalage d’un mois sur le calendrier initialement fixé – la divulgation de la réforme était attendue le 15 décembre - l’exécutif espère encore décrocher un accord politique avec la droite, sans laquelle le vote d’un recul de l’âge légal de départ paraît déjà compromis. Il s’agit aussi de donner plus de temps aux concertations avec les partenaires sociaux. Outre la question du report – 64 ou 65 ans - des arbitrages sont notamment attendus pour le secteur public.

En marge des discussions lancées en octobre par le ministère du Travail, des consultations avec les syndicats se sont également tenues au ministère de la Fonction publique. Le ministre Stanislas Guerini a confirmé le maintien du mode de calcul de la retraite des fonctionnaires, qui prend en compte les six derniers mois d’activité contre les 25 meilleures années dans le secteur privé. Il n’est pas non plus question de toucher au périmètre des professions du service public qui disposent actuellement d’un régime dérogatoire. Mais au-delà de ces garanties, le gouvernement continue de défendre la nécessité d’une harmonisation de la durée des carrières avec celles du privé. « S’il y a un recul de l’âge de départ et d’ouverture des droits dans le privé, ce sera la même chose, de façon symétrique, dans le public », a indiqué Stanislas Guerini le 2 décembre sur franceinfo.

La fonction publique compte 5,7 millions d'agents, y compris les contractuels. Elle se divise en trois grandes branches : la fonction publique d’Etat (2,5 millions d’agents), la fonction publique territoriale (1,9 million d’agents), et la fonction publique hospitalière (1,2 million d’agents). Au total, un salarié sur cinq en France travaille dans la fonction publique. De manière générale, sur le papier le départ à la retraite se fait à 62 ans. Avec un report théorique de 3 ans, l’âge de départ passerait ainsi à 65 ans.

Les fonctionnaires des services « actifs » également impactés par un recul de l’âge de départ

Toutefois, certaines catégories professionnelles, dites « actives », c’est-à-dire les fonctionnaires exerçant des métiers considérés comme pénibles ou dangereux, partent à la retraite à 57 ans contre 62 ans. Toujours en reprenant l’hypothèse d’un recul de trois ans de l’âge de départ, ces agents ne partiraient plus à la retraite avant 60 ans.

Enfin, une sous-catégorie de fonctionnaires, parfois appelés « super actifs », dispose d’un droit de départ à 52 ans, conditionné à une durée minimale passée dans les emplois concernés : le personnel actif de la police nationale, le personnel de surveillance de l’administration pénitentiaire, les contrôleurs aériens, les agents des réseaux souterrains des égouts, et les membres du corps des identificateurs de l’institut médico-légal de la préfecture de police de Paris. « Là aussi, pour ces agents publics là, s’il y a un recul de l’âge de départ cela devra s’appliquer de façon symétrique », a précisé Stanislas Guerini, toujours sur franceinfo. Un scénario confirmé quelques jours plus tard par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à propos des agents de son ministère qui « seront concernés pour travailler, comme tous les Français, un peu plus ». Ils devront donc s’attendre à partir à la retraite à 54 ou 55 ans.

Petite précision : actuellement, les contractuels de la fonction publique qui travaillent dans les catégories « actives » ne bénéficient pas d’une possibilité de départ anticipé, contrairement aux agents actifs. Ce point, dans le cadre d’une meilleure prise en compte du facteur pénibilité, fait partie « des sujets mis en discussion », a fait savoir le ministre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Réforme des retraites : à quoi doivent s’attendre les fonctionnaires ?
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Réforme des retraites : à quoi doivent s’attendre les fonctionnaires ?
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le