Réforme des retraites : Boris Vallaud, le chef de file des députés PS, dénonce « un impôt sur la vie des gens »

Réforme des retraites : Boris Vallaud, le chef de file des députés PS, dénonce « un impôt sur la vie des gens »

Invité mardi 17 janvier de la matinale de Public Sénat, Boris Vallaud, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale reproche au gouvernement de ne pas chercher à explorer d’« autres voies » qu’un report de l’âge légal de départ. Il dénonce une mesure qui pénalisera en premier lieu « les classes moyennes et les classes populaires ».
Romain David

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La gauche, malgré les divisions qui la minent, est-elle en mesure de faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites ? « Quand on voit le front uni des syndicats, que 80 % des Français ne veulent pas de la réforme, on se dit que c’est le gouvernement qui ne comprend pas les Français. J’espère qu’il y aura une écoute… et un recul », a estimé mardi, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, Boris Vallaud, le chef de file des députés socialistes. « Nous serons tous dans les rangs de la mobilisation sociale du 19 janvier », prévient l’élu des Landes. En revanche, les socialistes pourraient déserter la marche du 21, organisée par LFI et jugée par certains trop proches de la première journée de mobilisation.

Boris Vallaud continue de remettre en cause la nécessité d’une réforme du régime des retraites et de battre en brèche les arguments du gouvernement, notamment celui d’un système trop déficitaire face au vieillissement de la population française. « Le Conseil d’orientation des retraites dit noir sur blanc qu’il n’y a pas de dérive incontrôlée des dépenses de la branche vieillesse », observe l’élu, qui reproche à l’exécutif de ne pas vouloir envisager d’autres modes de financement des pensions. « Il n’y a pas de péril en la demeure, par ailleurs si vous regardez la protection sociale en son entier et les hypothèses de chômage, le déficit annoncé sur la branche vieillesse pourrait être compensé par l’excédent de l’Unedic qui va être de 20 milliards. Il y a bien des moyens de répondre à cette question », observe Boris Vallaud.

« Les entreprises aux hyperdividendes, les grandes fortunes… ne seront pas mises à contribution »

« Si l’on parle de recettes, il y a mieux et plus juste que cette proposition de travailler jusqu’à 64 ans qui est, en réalité, un impôt sur la vie des gens, et un impôt dégressif en plus car l’effort à faire par les plus modestes, les classes moyennes, est supérieur à celui de ceux qui ont travaillé tard et qui vivront plus longtemps », dénonce le député. « Entre les 5 % de Français les plus pauvres et les 5 % les plus riches il y a 13 ans de différence d’espérance de vie », note Boris Vallaud, qui estime que les mesures annoncées pour renforcer le dispositif « carrière longue », permettant à ceux qui ont commencé à cotiser avant l’âge de 20 ans de partir plus tôt avec une retraite à taux plein sont « cosmétiques ». « Il y a toujours ce prix payé par les classes moyennes et les classes populaires », s’agace-t-il.

» Lire aussi - Retraites : la réforme va-t-elle améliorer la situation des femmes ?

« Le gouvernement, après le quoi qu’il en coûte, a décidé qu’il allait en coûter à ceux que l’on a applaudis à 20 heures. Par ailleurs, les entreprises aux hyperdividendes, les grandes fortunes… ne seront pas mises à contribution. Celles-là ont un président, tous les autres auront besoin d’être représentés », martèle encore notre invité. « Il faut à toute force s’opposer à cette réforme des retraites, elle est injuste, il y a d’autres voies pour équilibrer le système », conclut Boris Vallaud.

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