Réforme des retraites : « Ce n’est pas juste une mesure d’âge posée au milieu de la table », précise Frédéric Valletoux

Réforme des retraites : « Ce n’est pas juste une mesure d’âge posée au milieu de la table », précise Frédéric Valletoux

Invité de notre matinale, le député Horizons Frédéric Valletoux estime que « trois mois » seront nécessaires pour expliciter la réforme des retraites et tenter de trouver un accord avec les partenaires sociaux. Si le gouvernement reste attaché au recul de l’âge légal de départ, il devrait également présenter des mesures pour une pension minimum et la prise en compte de la pénibilité.
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L’exécutif a choisi de donner du temps à sa réforme des retraites. « Le choix du dialogue et de la concertation » a prévalu, a fait savoir la Première ministre Élisabeth Borne auprès de l’AFP, à l’issue d’un dîner à l’Elysée mercredi soir, réunissant Emmanuel Macron, plusieurs ministres et différents responsables de la majorité. Un cycle de concertations avec les partenaires sociaux donnera lieu à la présentation d’un projet de loi d’ici la fin de l’année. Des discussions qui s’annoncent d’ores et déjà tendues, dans la mesure où les syndicats ont déjà fait savoir leur opposition à un recul de l’âge légal de départ à la retraite, le cheval de bataille du gouvernement.

« On part tous en retraite en moyenne au-delà de 62 ans. C’est 63 ans l’âge de départ réel à la retraite, au-delà de l’âge légal. On voit bien que tout cela bouge et mérite d’être posé », a plaidé le député Horizons Frédéric Valletoux, qui était invité jeudi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « Il y a toujours besoin de discuter d’une part. Et d’autre part, il y a besoin de pédagogie auprès des Français, trois mois ne seront pas inutiles pour expliquer la réforme », estime cet élu.

« C’est un ensemble : Il y a des mesures sur l’âge, sur la pénibilité. Il y a un équilibre global du système. A priori la question des régimes spéciaux va être posée », glisse Frédéric Valletoux. « Ce n’est pas juste une mesure d’âge posée au milieu de la table et basta ! » Outre le report de l’âge de départ, ce proche d’Edouard Philippe évoque « la retraite minimum à 1 100 euros, la prise en compte des carrières longues et de situations qui doivent être mieux appréciées. » « C’est de la dentelle », ajoute-t-il.

Selon des propos rapportés par le ministre du Travail Olivier Dussopt sur LCI, Emmanuel Macron envisagerait de dissoudre l’Assemblée nationale dans l’hypothèse où les oppositions parviendraient à faire adopter une motion de censure. « Si le gouvernement tombe, cela veut dire que le président de la République n’envisage pas de trouver dans l’Assemblée nationale de quoi organiser un gouvernement stable pour la France », commente Frédéric Valletoux. Depuis les législatives de juin, le président ne dispose que d’une majorité relative, ce qui oblige l’exécutif à ménager la droite et le centre pour conserver la main sur les réformes.

La lutte contre les déserts médicaux

Invité à réagir sur l’ajout d’une quatrième année d’internat pour les généralistes, qui seront incités à la passer dans des territoires sous dotés, Frédéric Valletoux a estimé qu’il s’agissait « d’une bonne mesure ». « Mais qui ne résout pas à elle seule le problème des déserts médicaux », nuance-t-il. « C’est un ensemble de mesures qui doivent être prises pour mieux répartir les professionnels de santé sur le territoire ».

Selon une étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, plus de 4 300 lits d’hôpital ont été fermés en 2021, portant à plus de 21 000 le nombre de lits supprimés sur la période 2016-2021. « Il faut aussi dire que l’on a beaucoup augmenté le nombre de places en ambulatoire, pour accueillir le matin des patients qui repartiront le soir. La médecine a évolué, beaucoup d’opérations permettent de rentrer le jour de l’intervention. Aujourd’hui, il faut arrêter d’être fasciné par le nombre de lits à l’hôpital », veut nuancer Frédéric Valletoux, lui-même ancien président de la Fédération hospitalière de France. « Mais l’autre partie du sujet, c’est qu’il y a beaucoup de lits pour lesquels nous n’avons pas de soignants. Lorsqu’il n’y a pas de soignants, on ne prend pas de risques, on ferme les lits et on attend de pouvoir recruter. Aujourd’hui, il manque 30 % de médecins et entre 10 et 15 % d’infirmières dans les services hospitaliers. »

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