« Après onze journées de très fortes mobilisations, le président reste sourd et comme lui, le gouvernement prend une attitude arrogante ». C’est en ces termes que la sénatrice des Côtes-d’Armor a harangué le gouvernement lors de la session de questions d’actualité au Sénat mercredi 12 avril.
Annie Le Houérou, membre du groupe socialiste, dénonce notamment la décision prise par la Première ministre Élisabeth Borne d’appliquer l’article 49.3 afin de faire passer le projet de loi de réforme des retraites sans le soumettre à un vote à l’Assemblée nationale comme le prévoit la Constitution.
« Votre autosatisfaction démontre combien vous êtes déconnectés des réalités de nos concitoyens. Vous méprisez l’intersyndicale unie contre cette réforme. Vous méprisez l’opposition parlementaire, celle du Sénat, en ayant utilisé tous les artifices pour brider le débat. Vous méprisez les millions de Françaises et de Français qui manifestent leur opposition depuis des mois dans la rue », a aussi déclaré la sénatrice.
Les conditions du débat nous ont poussées à recourir à la fin du chemin démocratique, à un 49.3.
Le conseil Constitutionnel doit se prononcer
« Madame Le Houérou, nous avons siégé ensemble sur les bancs socialistes de l’Assemblée. Lorsqu’il a fallu réformer les retraites en 2014, vous étiez là et j’étais là pour voter la réforme », rappelle de son côté le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, qui était au PS avant de rejoindre Emmanuel Macron.
Pour lui, le bien-fondé de la réforme des retraites se justifie par « la réalité de l’allongement de l’espérance de vie qui dure depuis dix ans ». « Les conditions du débat nous ont poussées à recourir à la fin du chemin démocratique, à un 49.3 », a conclu Olivier Véran.
Si le projet de loi a donc été adopté sans vote, il n’est pas encore entré en vigueur. La décision sur une validation totale ou partielle du texte par le conseil constitutionnel sera connue ce vendredi.