Réforme des retraites : « Emmanuel Macron se fout un peu de nous », fustige le syndicaliste François Hommeril
Invité de Bonjour chez vous, le président de la CFE-CGC François Hommeril espère toujours le retrait de la réforme des retraites, alors que le Sénat examine cet après-midi le report de l’âge légal à 64 ans. Il a livré ses attentes quant à la mobilisation de ce mardi.

Réforme des retraites : « Emmanuel Macron se fout un peu de nous », fustige le syndicaliste François Hommeril

Invité de Bonjour chez vous, le président de la CFE-CGC François Hommeril espère toujours le retrait de la réforme des retraites, alors que le Sénat examine cet après-midi le report de l’âge légal à 64 ans. Il a livré ses attentes quant à la mobilisation de ce mardi.
Caroline Deschamps

Par Louis Heinrich

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Trois semaines après la dernière journée de grève, c’est jour de blocage du pays pour les syndicats ce mardi 7 mars. L’occasion pour la mobilisation de repartir de plus belle ? François Hommeril, le président de la CFE-CGC, n’en a aucun doute et assure même que la barre du million de manifestants sera franchie : « Il y a une grande volonté de participer à cette journée. On va avoir une mobilisation du même niveau que la plus forte journée, à la fin du mois de janvier ». Et d’appeler à « activer un des paramètres qui peut influencer Emmanuel Macron : le pouvoir économique » ce mardi. Mais pas plus. François Hommeril s’en tient « à ce qui a été dit dans l’intersyndicale » : mettre la France à l’arrêt le 7 mars, sans « mettre l’économie à genoux », comme le demande la CGT par la voix du secrétaire général de la branche Chimie, Emmanuel Lépine. « Il y a eu cinq mobilisations de grande ampleur qui ont marqué quelque chose d’important dans le mouvement social en France », rappelle le patron de la CFE-CFC, qui se félicite d’un « mouvement exemplaire et graduel ».

 

« Si le président retire son texte, c’est lui qui sort par le haut »

Ce qui n’empêche pas François Hommeril de s’agacer contre Emmanuel Macron, qui s’en est remis « au bon sens » des Français pour « travailler un peu plus longtemps ». « On a laissé trois semaines au gouvernement pour réagir. A quoi a-t-on eu droit ? A deux déclarations du président de la République, où il se fout quand même un peu de nous », lâche le syndicaliste.

François Hommeril est encore plus sévère envers Olivier Véran qui a estimé que mettre le pays à l’arrêt provoquerait « une catastrophe écologique, agricole et sanitaire ».

« Je préfère ne plus commenter les fulgurances hallucinatoires d’Olivier Véran. Il a besoin d’un peu de repos »

Faut-il alors encore croire à un retrait du texte ? « Oui », répond-il : « Si le président retire son texte, c’est lui qui sort par le haut. Cela ouvre le quinquennat sur des perspectives de discussions, pourquoi pas, sur d’autres réformes ou de travail ensemble pour faire avancer la société ». Et de lister les sujets sur lesquels un compromis est envisageable : la question de l’emploi des seniors, celle des dispositions de fin de carrière, de l’emploi, de la formation professionnelle ou du partage de la valeur ajoutée. « Des sujets dans notre cœur de métier, à nous, les organisations syndicales », résume le patron de la CFE-CGC.

Aux sénateurs : « Ecoutez les gens qui vous ont élu ! »

Dans la nuit, le Sénat a adopté les articles 3,4 et 5 du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale. L’article 7 sur le report de l’âge légal à 64 ans sera examiné dans l’après-midi. « Si le texte est adopté, cela va affaiblir la représentativité de cette instance respectable qu’est le Sénat. Alors que la réforme est rejetée par 3 Français sur 4 et 9 travailleurs sur 10, une assemblée qui est censée représenter les territoires et les Français, va voter pour ». Et François Hommeril a un message clair : « Ecoutez les gens qui vous ont élu ! ». « A force d’écorner un mur, on finit toujours par le percer un peu » : le syndicaliste assure avoir rencontré un certain nombre de sénateurs et de responsables de groupes pour discuter du sujet. Avec un objectif : « Les faire douter ! ».

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le

Réforme des retraites : « Emmanuel Macron se fout un peu de nous », fustige le syndicaliste François Hommeril
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

Réforme des retraites : « Emmanuel Macron se fout un peu de nous », fustige le syndicaliste François Hommeril
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le