Force ouvrière ne sera pas "caution de décisions" prises "dans (son) dos" s'agissant de la réforme des retraites, a averti jeudi son secrétaire général Yves Veyrier, à propos d'un éventuel report de l'âge légal de départ à la retraite au-delà de 62 ans.
FO, qui a adressé un courrier au Premier ministre Edouard Philippe la semaine dernière pour demander une "clarification" à ce sujet, n'a pas reçu "de réponse directe" à sa demande, a indiqué M. Veyrier au micro de Radio Classique.
"Par contre, j'entends ce qui se dit directement ou indirectement dans les médias au sein du gouvernement" et "à l'évidence, la question de l'âge reste posée" et c'est "un vrai problème", a-t-il souligné.
"Nous avions prévenu que nous n'étions pas en phase avec le projet de réforme systémique" pour aller vers un système universel par points, a rappelé le secrétaire général de FO. Mais, depuis plus d'un an, "on a joué le jeu de la concertation", en expliquant pourquoi "on était soit interrogatif, soit critique, soit précisément opposé" à ce projet de réforme.
"Maintenant on n'a pas l'intention de se retrouver d'une certaine manière dans le bac à sable et puis caution de décisions qui seraient prises dans notre dos", "a fortiori si c'est pour revenir sur un des points qui avaient été affirmés comme durs", a averti M. Veyrier.
Le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a redit dimanche que sa "feuille de route" ne prévoyait pas de toucher à l'âge légal de départ "malgré la polyphonie gouvernementale". De son côté, Edouard Philippe a justifié lundi le débat actuel sur un possible décalage de l'âge de la retraite en affirmant qu'il avait été "posé" par le président Emmanuel Macron lui-même, en lien avec le financement des dépenses sociales.