Réforme des retraites : François Patriat « ne voit pas » l’exécutif céder face à la rue

Réforme des retraites : François Patriat « ne voit pas » l’exécutif céder face à la rue

Le président des sénateurs de la majorité présidentielle se dit convaincu de la détermination du chef de l’Etat et du gouvernement face à la mobilisation sociale. Au Sénat, où l’examen de la réforme des retraites progresse à faible allure, il doute que la gauche se donne les moyens d’aller au terme des débats.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Journée déterminante pour les opposants à la réforme des retraites et les organisations syndicales. La journée du 7 mars peut-elle faire fléchir le gouvernement ? François Patriat, l’un des proches d’Emmanuel Macron, « pense sincèrement » que l’exécutif tiendra bon durant les jours à venir. « Je ne vois pas aujourd’hui, ni le gouvernement, ni le chef de l’Etat, céder. C’est un engagement qu’il a pris pendant la campagne », martèle le sénateur de la Côte-d’Or, invité ce 6 mars 2023 d’Audition publique, l’émission politique des chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro Live.

Peu convaincu d’un scénario de blocage du pays ce 7 mars ou d’un mouvement qui s’inscrirait dans la durée, le président du groupe des sénateurs macronistes, le RDPI (Groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), goûte cependant fort peu à certaines formules syndicales. Comme celle de la CGT-Chimie qui appelle à « mettre l’économie à genoux ». « Ça me choque. Ça veut dire que ce sont les Français qui en pâtiraient les premiers », reproche-t-il.

« L’opposition aussi dure » au Sénat qu’à l’Assemblée nationale

Quant au parcours législatif de la réforme, François Patriat espère toujours un texte « à l’équilibre » financièrement, et voté « par les deux chambres, si possible sans 49-3 ». Mais plus que six jours seulement séparent le Sénat du dernier jour de séance. Jusqu’à présent, la gauche a joué la montre à travers un volume conséquent d’amendements, en retardant au maximum les débats pour ne pas parvenir trop vite à l’article 7, qui comporte le recul de l’âge légal de départ à 64 ans. Pour François Patriat, il s’agit d’une forme d'obstruction similaire à celle pratiquée par les députés de la NUPES. « Sur la forme, ça n’est pas comme à l’Assemblée. Sur le fond, l’opposition est aussi dure », constate-t-il. « Le Sénat, ce n’est pas la maison des palabres. C’est un peu le cas ici. Le rôle du Sénat, c’est d’abord de débattre mais ensuite de voter », rappelle-t-il.

François Patriat mentionne cette réunion entre présidents de groupes il y a quelques jours. Au cours de cette entrevue, les participants ont conclu un « gentlemen’s agreement », avec l’engagement de ne pas accélérer le rythme avant l’article 7. En contrepartie, chacun ferait « un effort pour ce texte soit voté jusqu’au bout » dans une forme d’ « entente tacite », affirme le sénateur Renaissance. Mais l’ancien président du Conseil régional de Bourgogne doute désormais de la bonne volonté de la gauche au Sénat. « J’ai le sentiment aujourd’hui que l’opposition revient sur cette proposition », lâche-t-il. « La gauche ne veut pas d’un vote dimanche soir. Elle sait qu’elle va perdre. Elle voudrait délégitimer la loi. »

Sur les amendements emblématiques à venir dans la suite des débats, François Patriat répète une nouvelle fois son opposition à une accélération de l’extinction des régimes spéciaux, poussée par Bruno Retailleau (LR). « Le gouvernement est opposé, j’ai toujours été opposé. Il s’agit de la parole donnée, et du contrat signé entre un employeur et un salarié », explique-t-il. En revanche, le groupe Renaissance soutiendra la surcote voulue par la majorité sénatoriale pour les mères de famille. « Je voterai pour. Cet amendement sera discuté en commission mixte paritaire », promet le sénateur.

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