La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a affirmé dimanche qu'il n'y avait "pas d'entourloupe" dans la réforme des retraites, à quelques semaines de la présentation, en "juin", des conclusions de la concertation menée par Jean-Paul Delevoye.
Défendant dans l'émission BFM Politique (BFMTV/Le Parisien) une "réforme de justice", la ministre a assuré qu'il "n'y a(vait) pas d'entourloupe" dans cette "réforme structurelle". Le système sera "beaucoup plus équitable, beaucoup plus lisible" et "va pérenniser notre système de retraite par répartition", a-t-elle dit.
Le haut commissaire Jean-Paul Delevoye, qui a un ultime rendez-vous avec les syndicats et le patronat cette semaine, présentera les conclusions de la concertation qu'il a menée depuis un an et demi "au mois de juin", a annoncé Mme Buzyn.
Jusqu'à présent, ce rapport était attendu en juillet, avant la présentation du projet de loi du gouvernement en septembre.
En attendant, l'âge légal restant fixé à 62 ans, comme le président Emmanuel Macron l'a confirmé, le gouvernement planche sur différents scénarios pour "inciter" les gens "à partir plus tard" à la retraite, a précisé la ministre.
"En réalité", cet âge légal de 62 ans, qui "est un totem", "permet simplement à ceux qui le souhaitent à un moment de dire +stop. Je suis fatigué, je veux partir à la retraite+", dans la mesure où "énormément de Français travaillent déjà beaucoup plus", a-t-elle observé.
"L'âge pivot", que vise le gouvernement, "ça veut dire que si nous n'avons pas des départs à la retraite à 63 ou 64 ans, en fait le système n'est pas équilibré financièrement", a déclaré la ministre, pour qui cet âge pivot, "c'est simplement un constat budgétaire".
Dans un entretien à paraître lundi dans les quotidiens régionaux du groupe Ebra, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger se montre hostile à "l'instauration d'un âge pivot".
"Nous alertons le gouvernement: nous ne pourrons pas être d'accord" avec "un tour de passe-passe qui allongerait la durée de cotisation sans le dire par un système de décote", prévient-il.
Sur BFMTV, le numéro un de la CGT Philippe Martinez a, lui, dénoncé "l'hypocrisie" d'Emmanuel Macron et de son gouvernement sur ce sujet. "Vous avez le droit de partir à 62 ans mais vous n'aurez pas de quoi vivre, donc vous serez obligés de rester jusqu'à 64 ans... ou plus!", s'est-il exclamé. "C'est se moquer du monde", a-t-il tranché.