Face à l’impopularité de la réforme des retraites, Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons à l’Assemblée nationale, se réfère à « l’esprit de responsabilité » de la majorité présidentielle, prête à prendre une décision « difficile » pour le bien de tous. « J’ai conscience que l’effort demandé est difficile, mais nous sommes pétris de cet esprit de responsabilité. Sur un certain nombre de dispositifs, il y a eu des bougés, sur les carrières longues, les femmes, l’emploi des séniors. Selon les sondages, les Français rejettent la réforme, mais dans les mêmes sondages, ils demandent que les régimes spéciaux soient revus », veut-il croire.
« Si François Mitterrand avait suivi les sondages, il n’aurait pas aboli la peine de mort »
De même, Laurent Marcangeli rappelle « qu’il y a d’autres exemples dans l’histoire de notre pays où des sondages disaient qu’il ne fallait pas faire ce que les gouvernements prévoyaient », et remonte à 1981 : « Comparaison n’est pas raison, mais si François Mitterrand avait suivi les sondages, il n’aurait pas aboli la peine de mort. »
Face à la « nécessité d’équilibrer les comptes », Laurent Marcangeli estime « qu’il y a des mesures qui ne sont pas comprises, appréciées à leur juste valeur » et met en cause « l’appréhension » de leur système de retraites par les Français. » Beaucoup ignorent que le régime par répartition est intergénérationnel, beaucoup pensent que leurs cotisations sont pour eux », explique-t-il.
« Sur ce texte-là, nous n’avons pas le droit de faire faux bond à la majorité présidentielle »
Face à la pression de la rue et de l’opinion, le vote à l’Assemblée s’annonce aussi particulièrement serré, Laurent Marcangeli prévient : le vote favorable des députés Horizons est impératif. « Le débat existe dans chaque groupe. Sur cette réforme, ce que nous sommes ne peut pas nous conduire à ne pas suivre ce que le gouvernement propose. Nous sommes sur un texte qui définit notre appartenance, ou pas, à la majorité. Sur ce texte-là, nous n’avons pas le droit de faire faux bond à la majorité présidentielle. Je n’aime pas le mot exclusion, mais on peut s’exclure soi-même », avertit le président du groupe Horizons à l’Assemblée.