Réforme des retraites : « Je pense que la grève générale est un outil utile », considère Alexis Corbière

Réforme des retraites : « Je pense que la grève générale est un outil utile », considère Alexis Corbière

Le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis table sur un succès « massif » de la journée de mobilisation interprofessionnelle du 19 janvier, contre la réforme des retraites.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Semaine décisive pour les opposants à la réforme des retraites. Quel rapport de force émergera à l’issue de la première journée de mobilisation interprofessionnelle du jeudi 19 janvier, lancée à l’appel d’une intersyndicale soudée ? S’il refuse de donner des objectifs et de parler à la place des syndicats, Alexis Corbière fait toutefois le pari que la jauge du million de manifestants dans les rues sera « sans doute » atteinte. « Je pense que ça va être massif », anticipe ce lundi le député La France Insoumise, invité d’Audition publique, l’émission politique hebdomadaire de Public Sénat, LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro Live.

Si la suite des évènements se décidera le soir même de la journée d’action sur le plan syndical, le député LFI défend quoi qu’il en soit le maintien de la marche « pour nos retraites » du 21 janvier. Actée en décembre, cette manifestation portée par les Insoumis était annoncée comme une réplique de celle du 16 octobre « contre la vie chère et l’inaction climatique ». Deux jours seulement après la grève du 19 janvier, pas certain que cette marche soutenue par plusieurs organisations de jeunesse fasse autant recette. Certains, dans la NUPES, ont d’ailleurs pris leurs distances. « Cette marche arrive comme un cheval dans la soupe, avec ses gros sabots », a ainsi regretté ce week-end le premier secrétaire du Parti communiste Fabien Roussel, dans le JDD. « Ce ne sera pas de même nature, indiscutablement », reconnaît Alexis Corbière, tout en assurant qu’il y « aura aussi du monde samedi ».

« Le référendum pourrait être une issue »

D’ici là, le député appelle « tous les Français à faire grève », pour la journée « phare » du 19. « Je souhaiterais quelque chose de massif qui réglerait le problème le plus rapidement possible […] Je pense que la grève générale est un outil utile du point du droit des libertés syndicales, pour se faire entendre », ajoute-t-il. De son côté, le gouvernement a déjà commencé à régler ses comptes avec les oppositions, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal parlant notamment de LFI comme étant le « camp du blocage ». « Que cesse ce vocabulaire pour faire peur. Il n’y aura pas de blocage. Il va y avoir un exercice de démocratie qui s’appelle le droit de grève », rétorque Alexis Corbière.

LFI et ses alliés scruteront avec attention l’étendue des cortèges jeudi, mais la bataille parlementaire se prépare également. La présidente de groupe, Mathilde Panot n’exclut pas 1 000 amendements par parlementaire. « Nous allons déposer des amendements », confirme sans plus de détails Alexis Corbière. « Nous ne sommes pas là pour permettre au gouvernement d’aller vite ».

L’obstruction se situerait en réalité du côté du gouvernement, selon lui, notamment à la faveur du calendrier contraint des textes budgétaires, prévu à l’article 47-1 de la Constitution (relire notre article). Présentée sous forme de budget rectificatif de la Sécurité sociale, la réforme des retraites serait potentiellement concernée par cette disposition. Alexis Corbière dénonce un « 49-3 déguisé ». À défaut d’un retrait du projet de loi, un référendum « pourrait être une issue », recommande-t-il à l’exécutif.

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