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Deux semaines après la mobilisation du 18 septembre, l’intersyndicale tente de mobiliser pour une nouvelle journée de contestation contre les orientations budgétaires. Néanmoins, le nombre de participants devrait être en recul.
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C’est une prise de position qui ne manquera d’être commentée dans son parti, Renaissance. « L’âge de retraite a été quand même un casus belli pour tout le monde, et donc je crois qu’il faut qu’on y réfléchisse et qu’on revienne là-dessus », lâche en fin d’interview Brigitte Bourguignon sur Public Sénat au premier jour de la session ordinaire. Une position inattendue, alors que le sujet continue d’être brandi, plus de deux ans après la réforme, par les oppositions et les syndicats. Sébastien Lecornu a d’ailleurs fait savoir vendredi dernier qu’il n’était pas question de suspendre cette disposition, tout en ouvrant la porte à des aménagements sur « les questions sur la pénibilité et sur les femmes ».
Si l’ancienne ministre de la Santé et de la Prévention, dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, reconnaît qu’il faut « bien sûr » des « avancées » dans le dossier sensible des retraites, elle déclare dans le même temps que le financement du régime « doit être garanti », et que le remettre en question « paraît compliqué ».
Sénatrice depuis un mois, après la démission du titulaire du siège Jean-Marie Vanlerenberghe (Union centriste), Brigitte Bourguignon a surpris François Patriat, le sénateur Renaissance, président du groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), qui l’écoutait depuis le plateau de notre émission spéciale. « Je tombe des nues quand j’entends quelqu’un qui appartient à mon mouvement dire qu’on revenir sur l’âge. Car en fin de compte c’est un faux débat, personne n’y croit. Même les socialistes qui le demandent n’y croient pas, ils savent bien qu’on ne bougera pas l’âge », a répliqué en direct le sénateur de la Côte-d’Or.
Invité à réagir sur le courrier du Premier ministre transmis aux partenaires sociaux, l’ancienne ministre a salué la « main tendue » de Sébastien Lecornu, prêt à reprendre les avancées du conclave sur la retraite des femmes. « Remettre les partenaires sociaux au cœur du débat, c’est très important. On sait aussi que le conclave, à mon avis avait été trop enfermé dans une ordonnance préformatée », a-t-elle commenté.
Satisfaite de la réouverture de ce chantier, elle précise néanmoins que ce geste n’est « suffisant », parce que « on n’a pas réglé les autres problèmes de fond qui font qu’on arrive à de l’injustice sociale sur les retraites et sur des femmes ». La sénatrice du Pas-de-Calais, qui siège au sein du groupe Union centriste, espère également d’autres ouvertures sur la prise en compte de la pénibilité, chère aux syndicats. « C’est un sujet qui doit être majeur dans le calcul aujourd’hui des retraites et qui doit être pris en considération », insiste-t-elle.
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