Le Conseil constitutionnel rendra une série de décisions sur la réforme des retraites vendredi 14 avril, en fin de journée. Cette instance a le pouvoir de censurer tout ou partie du texte si elle estime son contenu contraire aux principes de la Constitution ou si elle relève des anomalies dans le processus législatif. À l’inverse, une validation de la réforme conforterait l’exécutif, et laisserait envisager au gouvernement une possible sortie de crise, dans la mesure où plus rien ne s’opposerait, juridiquement, à l’entrée en vigueur du texte.
« Dans une démocratie chacun doit attendre ce type de décision sereinement, sans commencer par remettre en cause par anticipation, comme je l’entends par moments, ce que dira le Conseil constitutionnel », a commenté ce mardi, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
L’impartialité du Conseil constitutionnel
« La petite musique à la mode en ce moment consiste à décrédibiliser par anticipation le Conseil constitutionnel », dénonce ce responsable gouvernemental. « Est-ce qu’il est légitime parce que telle ou telle personnalité a été un jour ici ou là ? Moi, je ne jouerais pas à ce jeu-là. L’ensemble du gouvernement attendra respectueusement, et respectera les décisions du Conseil constitutionnel », assure le ministre. Une référence implicite à la carrière politique de plusieurs membres du conseil, en partie effectuée dans les rangs de la majorité présidentielle. Ainsi, quatre « Sages » ont été nommés par Emmanuel Macron, dont deux - Jacques Mézard et Jacqueline Gourault - sont d’anciens ministres.
« Le pays ne doit pas s’arrêter à la décision du Conseil constitutionnel », poursuit Stanislas Guerini. « Beaucoup de choses avancent et continuent d’avancer. », assure-t-il.
« Il n’y a pas deux lignes différentes » entre Emmanuel Macron et Élisabeth Borne
Ces derniers jours, de nombreux commentateurs ont relevé des dissensions dans la relation entre le président de la République et sa Première ministre Élisabeth Borne. Alors que le locataire de l’Elysée a pu avoir des mots tranchés à l’égard de certains syndicats, notamment de la CFDT et de son leader Laurent Berger, sa cheffe de gouvernement, en revanche, a appelé « à respecter une période de convalescence ». Faut-il y voir un début de fracture au sommet de l’exécutif ?
« Il n’y a pas deux lignes différentes, mais une seule volonté, celle de faire avancer le pays », balaye Stanislas Guerini. « La Première ministre est en charge d’une mission difficile, qui est celle de dialoguer, de trouver les voies et moyens pour pouvoir avancer », conclut-il.