Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
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Par Romain David
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L’Assemblée nationale a rejeté mardi l’article de la réforme des retraites qui prévoit la création d’un index senior. Après trois jours de débats dans l’hémicycle, souvent mouvementés, ce dispositif a été rejeté par l’ensemble des députés de l’opposition par 256 voix contre 203, et 8 abstentions. Il s’agit d’un premier camouflet pour la majorité, dont l’un des chefs de file, Sylvain Maillard, le vice-président du groupe Renaissance, se vantait lundi à notre antenne d’être en mesure de faire voter l’intégralité du texte. Le rejet de l’index senior « est une première gifle pour le gouvernement et montre bien que le travail parlementaire peut avoir une utilité », a commenté ce mercredi 15 février, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Sébastien Chenu, député RN du Nord.
« C’est un revers pour le gouvernement qui présentait cet index et qui en faisait l’un de ses étendards. Il nous expliquait que grâce à lui, on allait résoudre le problème des seniors. » Ce dispositif prévoyait de rendre obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés – 50 salariés après amendements –, la publication chaque année du nombre de seniors employés et des stratégies d’employabilité déployées en leur faveur, sans obligation toutefois de résultats. En cas de non-publication, l’employeur était passible de sanctions financières.
« C’était un gadget sans intérêt, ce n’est pas un index qui fait une politique en faveur de l’emploi des seniors, cela alourdissait inutilement les marges de manœuvre des entreprises sans produire de résultats. Je pense que ce n’est pas le bon outil. Les index qui existent, sur l’emploi des femmes ou des handicapés, ne produisent pas de résultats », balaye Sébastien Chenu.
Alors que le texte contient une vingtaine d’articles, une course contre la montre va désormais s’engager au Palais Bourbon pour boucler l’examen de la réforme puisque vendredi à minuit, le gouvernement aura la possibilité, en vertu de l’article 47-1 de la Constitution, de mettre fin aux discussions et de transmettre son projet de loi au Sénat, dans une version amendée ou non. En début de semaine, la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), à l’origine de quelque 17 000 amendements, a annoncé en retirer un millier. Malgré cet effort, les chances de voir les débats parvenir jusqu’à l’article 7, qui porte le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, semblent bien minces.
« L’obstruction n’est pas une fin en soi. Lorsque l’on vote, on peut mettre le gouvernement en minorité et s’opposer à la réforme des retraites », fait valoir notre invité. « Nous redisons à la gauche de retirer ses amendements bidon. Si elle retire 15 000 amendements, qui sont artificiels, qui ne nourrissent pas le débat, on arrivera à l’article 7. On pourra le voter et mettre en minorité ce gouvernement », assure Sébastien Chenu.
L'intégrale du 25 mars 2025