Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Réforme des retraites : les députés «vont voter dans le noir», avertit Gérard Larcher
Par Public Sénat
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« Soyez fiers d'être amateurs » : c’est le message lancé par Emmanuel Macron aux députés de la majorité qu’il recevait à l’Élysée mardi soir. Invité de l’émission « Questions aux sénateurs », diffusée sur Twitch en partenariat avec Public Sénat, le président du Sénat a renvoyé le qualificatif en direction de l’exécutif, critiqué sur sa gestion de la réforme des retraites. « C’est un peu amateur de penser, et de proposer, à des parlementaires de voter sans connaître ni l’impact financier d’un texte de loi, ni l’approche juridique », a répliqué Gérard Larcher.
Le président de la Haute assemblée a indiqué que le Parlement ne pouvait pas travailler dans de bonnes questions : l’étude d’impact est sous le feu des critiques, 29 habilitations à légiférer par ordonnances « trouent » le projet de loi et les conséquences financières de la réforme sont encore floues. « Le Parlement, il lui faut tous les éléments pour qu’il s’exprime. » Les députés « vont voter dans le noir. Nous, nous allons voter plus de lumière, puisque la conférence de financement aura avancé », souligne Gérard Larcher. « Au Sénat, nous aurons la plénitude du débat. »
« Le 49-3, je ne le conseille pas »
C’est à partir du début du mois d’avril que les travaux en commission commenceront au Sénat. « Si l’Assemblée nationale respecte l’agenda. Je n’en suis pas certain aujourd’hui », a-t-il estimé. Le sénateur des Yvelines « regrette » que la commission spéciale n’ait pas pu aller au bout des 22.000 amendements à étudier. « Je ne suis pas favorable à tout ce qui peut apparaître comme une obstruction mais c’est l’occasion d’un débat. C’est l’occasion aussi d’échanger, d’avancer, sur un texte qui n’est manifestement pas encore totalement abouti. »
Interrogé sur la stratégie sur laquelle le gouvernement pourrait s’engager en cas d’enlisement des débats en séance à l’Assemblée, Gérard Larcher a rappelé au gouvernement que le 49-3 n'est « pas fait pour abréger un débat ». « Je ne le conseille pas », a-t-il mis en garde.
Sur un chapitre plus précis, évoqué par de nombreux internautes sur la plateforme Twitch, le président du Sénat a rappelé une fois de plus que les sénateurs intégreront le régime universel de retraite. « Je m’y étais engagé depuis le mois d’avril 2018, dans un colloque public », a-t-il insisté. Mais rien n’empêchera le bureau du Sénat de mettre en place, parallèlement, un « éventuel régime supplémentaire facultatif », avec des « règles de transparence ».
L’actuel régime autonome des sénateurs est le résultat d’une « caisse de gestion ancienne », qui « produit des revenus », a-t-il insisté. « Notre régime est avantageux, mais il coûte très peu par rapport au régime des députés : 9,9 millions d’euros par an, 67 millions pour les députés. »