Samedi soir, le Sénat a adopté le budget rectificatif de la Sécurité sociale qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et accélère le processus Touraine, qui porte la durée de cotisation à 43 ans. Au-delà de cette mesure phare, retour sur les ajustements qu’a subi le texte au Sénat, avant la commission mixte paritaire qui se tiendra mercredi prochain à 9h.
Réforme des retraites : les points clés du texte voté au Sénat
Samedi soir, le Sénat a adopté le budget rectificatif de la Sécurité sociale qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et accélère le processus Touraine, qui porte la durée de cotisation à 43 ans. Au-delà de cette mesure phare, retour sur les ajustements qu’a subi le texte au Sénat, avant la commission mixte paritaire qui se tiendra mercredi prochain à 9h.
Régimes spéciaux : la fin de 5 régimes adoptée, mais avec le maintien de la clause du grand-père
C’est finalement la version du gouvernement qui a prévalu sur ce point, même au Sénat. Bruno Retailleau et le groupe LR entendaient en effet accélérer la fin de cinq régimes spéciaux (RAPT, industries électriques et gazières – IEG, Cese, Banque de France et clercs de notaire), même pour les salariés actuellement embauchés au statut prévu par ces régimes, revenant ainsi de fait sur la fameuse « clause du grand-père. »
Une « réflexion » sur la retraite par capitalisation lancée par la droite sénatoriale
À la suite de l’article 1er, les sénateurs ont adopté un amendement de Jean-François Husson demandant à l’exécutif d’étudier la piste d’une capitalisation partielle des cotisations retraite des salariés et des indépendants. Le but pour la droite sénatoriale était d’envoyer un signal en démarrant une « réflexion » sur la retraite par capitalisation.
L’index senior adopté, complété par un « CDI Senior » exonéré de cotisations famille
Le Sénat a ensuite adopté, lors de l’examen de l’article 2, l’index senior proposé par le gouvernement pour « responsabiliser » les chefs d’entreprise qui n’emploient pas assez de seniors. La majorité sénatoriale a simplement rehaussé le seuil à partir duquel la publication de cet index sera obligatoire de 50 à 300 salariés, alors que la gauche a dénoncé une mesure « inutile. »
Pas totalement emballée par le dispositif proposé par l’exécutif, la majorité sénatoriale a donc voté la création d’un « CDI Senior », un nouveau type de contrat de travail, avec exonération de cotisations famille pour l’employeur, afin d’inciter à l’embauche des plus de 60 ans.
Elus locaux, professeurs, pompiers…
Le Sénat a ensuite voté certaines mesures catégorielles, notamment concernant les élus locaux. Les mandats électoraux ouvriront dorénavant aux droits de racheter des trimestres, tout comme au titre des études actuellement.
La majorité sénatoriale entend ainsi accorder une surcote de 1,25 % par trimestre aux assurés ayant atteint la durée d’assurance requise un an avant l’âge légal, soit 63 ans après la réforme, et ayant obtenu au moins un trimestre de majoration au titre de la maternité, de l’adoption ou de l’éducation des enfants, qu’ils soient dans le privé ou dans la fonction publique.
Par ailleurs, après l’activation du vote bloqué vendredi dernier, le gouvernement a retenu les amendements de la majorité sénatoriale qui consistent à étendre aux professions libérales la surcote de 10 % attribuée aux salariés ayant eu plus de trois enfants. Un amendement du gouvernement a étendu cette disposition aux avocats.
Diminution de la retraite des parents condamnés pour maltraitance
Ainsi, un parent condamné par la justice ne pourra plus, avec cette mesure, bénéficier des trimestres d’accueil de l’enfant, accordés à une naissance ou lors d’une adoption, accordés au titre de l’éducation d’un enfant ou encore de la majoration de pension de 10 % à partir de trois enfants.
Lutte contre la fraude sociale
Dans la version adoptée par le Sénat figurent aussi les dispositions introduites par la majorité sénatoriale sur la fraude sociale, et conservées par le gouvernement lors de l’activation de l’article 44-3 de la Constitution.
Ainsi, dans la version du texte adoptée par le Sénat, il faut 9 mois de résidence en France par an pour bénéficier de l’Aspa, le minimum vieillesse. Les sénateurs ont aussi voulu renforcer le contrôle biométrique pour les bénéficiaires de pensions françaises résidant à l’étranger.
Dans la foulée de l’adoption de la proposition visant à lever les contraintes de l’exercice du métier d’agriculteur », les socialistes au Sénat veulent contester devant les Sages les dispositions du texte, contraires selon eux principes de la Charte de l’environnement et à l’intérêt général.
Alors que la France connaît une vague de chaleur historique, le nombre de décès liés à la canicule reste incertain. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas estime qu’il est trop tôt pour faire un bilan et défend l’action du gouvernement pour s’adapter au réchauffement climatique.
Le sénateur PS Jean-Claude Tissot s’est étonné, lors des questions au gouvernement ce 2 juillet, de l’absence de prise de position du ministre de la Santé sur la proposition de loi visant à lever des contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur.
Alors que s’ouvre à l’Elysée le « sommet pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », qui remet loyalistes et indépendantistes autour de la table, le sénateur loyaliste Georges Naturel espère qu’il en sortira « une feuille de route pour les 10-15 ans à venir » pour « reconstruire la Nouvelle-Calédonie, en faisant évoluer les compétences actuelles ».