Réforme des retraites : « Nous allons y mettre des marqueurs de droite », promet Bruno Retailleau

Réforme des retraites : « Nous allons y mettre des marqueurs de droite », promet Bruno Retailleau

Sur notre antenne, Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs de droite, réfute l’argument selon lequel vouloir sauver le système de retraites par répartition serait une prérogative de gauche. Le sénateur de Vendée défend notamment l’intégration d’une part de capitalisation.
Romain David

Par Public Sénat

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La fracture gauche-droite était plus vive que jamais ce dimanche matin dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg, où les sénateurs ont longuement débattu de l’idée d’un modèle de retraites par capitalisation, à la faveur d’un amendement des LR réclamant le lancement d’une étude sur la mise en place d’un système de ce type. La gauche a longuement reproché à la droite de nourrir un projet secret, en cherchant à supplanter le système actuel par répartition mis en place par le Conseil national de la Résistance.

« Le régime de retraite par répartition n’est ni de droite ni de gauche, il a été inventé au sortir de la Seconde Guerre mondiale pour réduire la pauvreté de nos aînés », a voulu rappeler Bruno Retailleau, le président des sénateurs LR, au micro de Public Sénat. « Si aujourd’hui je me bats pour la réforme, c’est pour qu’il n’y ait pas pour les jeunes générations deux retraites à payer, la leur et la nôtre », assure le sénateur de Vendée.

« La retraite par capitalisation viendrait enrichir le système »

« Je crois que dans cette réforme, on va s’attacher à y mettre des marqueurs de droite : sur la politique familiale, la lutte contre la fraude… », explique-t-il. Mais il se défend de vouloir démanteler le système actuel : « La droite est pour la retraite par répartition parce que nous croyions au lien générationnel ».

« En revanche, comme c’est un régime avec une dimension démographique, il faut impérativement assurer le renouvellement des générations, ce qui n’est plus le cas. La retraite par capitalisation viendrait enrichir ce système », poursuit l’ancien filloniste. « Mais si l’on doit arriver un jour à la capitalisation, il faudra qu’elle soit solidaire ! »

Une rencontre entre Aurélien Pradié (LR) et Laurent Berger de la CFDT

Si la réforme des retraites est unanimement défendue par les LR du Sénat, son examen a fracturé la droite à l’Assemblée nationale. Certains députés LR opposés au texte, parmi lesquels le député du Lot Aurélien Pradié, ancien numéro 2 du parti, doivent rencontrer mercredi 8 mars Laurent Berger, le patron de la CFDT. « Aurélien Pradié a été débarqué de l’équipe dirigeante par Éric Ciotti, qui a bien fait », rappelle Bruno Retailleau. Avant de balayer : « Qu’il voit ceux qu’il veut voir, cela ne me gêne pas. »

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