Alors qu’un accord de non-censure semblait encore possible avec le parti socialiste hier, la proposition de François Bayrou sur la réforme des retraites n’a pas permis de trouver un compromis. Hier, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a proposé de réunir les partenaires sociaux pendant trois mois et de les laisser proposer une nouvelle mouture de la réforme des retraites. Seul préalable, assurer l’équilibre financier du système de retraites. « La moitié de la dette c’est notre système de retraites. C’est juste inacceptable qu’en permanence on fasse peser ce poids-là », rappelle la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.
« Une véritable concession »
Pour l’ancienne présidente du groupe macroniste à l’Assemblée, il s’agit d’une évolution majeure. « Chacun mesure ce que ça suppose pour nous de dire ‘tout est sur la table’, ça s’appelle une véritable concession », défend Aurore Bergé qui avait défendu la réforme des retraites et le report de l’âge légal de départ à 64 ans en 2023. La ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes souligne une évolution importante de la part du bloc central. « On donne la main à 100 % aux partenaires sociaux. Vous avez le droit de reprendre la réforme à la racine. On a la nécessité de trouver des compromis sinon il n’y aura pas de budget et s’il n’y a pas de budget, on arrive dans un no man’s land dont personne ne mesure les conséquences. Il faut que chacun accepte de faire un pas, les compromis ça coûte », continue Aurore Bergé.
Une proposition insuffisante pour le Parti socialiste
Même si les macronistes se disent prêts à « tout remettre sur la table », le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, a ressorti la menace de la censure. Les socialistes exigent que le Parlement soit saisi, même si les négociations entre les partenaires sociaux échouent. « Pourquoi ils parient sur le fait qu’il n’y aura pas d’accord ? » s’interroge Aurore Bergé qui n’envisage pas de renvoyer la balle au Parlement en cas d’échec des négociations. Une ligne rouge pour le PS qui attend encore des réponses claires sur le sujet. François Bayrou devrait donner des précisions aujourd’hui à partir de 15 heures à l’occasion de la déclaration de politique générale au Sénat.