Réforme des retraites : « Pourquoi maltraitez-vous à ce point les travailleurs ? », demande Monique Lubin au gouvernement
Lors des questions d’actualité au gouvernement, la sénatrice socialiste, Monique Lubin n’a pas ménagé ses critiques sur le projet de réforme des retraites du gouvernement. « Vous allez faire payer votre réforme idéologique par ceux qui travaillent depuis longtemps déjà et qui ont les métiers les plus difficiles et les moins rémunérés et par les précaires », a-t-elle fustigé.

Réforme des retraites : « Pourquoi maltraitez-vous à ce point les travailleurs ? », demande Monique Lubin au gouvernement

Lors des questions d’actualité au gouvernement, la sénatrice socialiste, Monique Lubin n’a pas ménagé ses critiques sur le projet de réforme des retraites du gouvernement. « Vous allez faire payer votre réforme idéologique par ceux qui travaillent depuis longtemps déjà et qui ont les métiers les plus difficiles et les moins rémunérés et par les précaires », a-t-elle fustigé.
Simon Barbarit

Par Public Sénat

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Membre du Conseil d’orientation des retraites, la sénatrice socialiste, Monique Lubin a logiquement interpellé le gouvernement sur sa réforme. L’élue des Landes a d’abord cité plusieurs exemples de ses amis qui allaient être impactés. « Isabelle, travaille dans l’agroalimentaire depuis 40 ans et elle devait prendre sa retraite à 62 ans et elle devra travailler un an et trois mois de plus ».

Puis, Monique Lubin est passée à l’attaque. « Vous allez faire payer votre réforme idéologique par ceux qui travaillent depuis longtemps déjà et qui ont les métiers les plus difficiles et les moins rémunérés et par les précaires. Dans le même temps, vous ne demandez aucune contrepartie aux employeurs. Vous refusez obstinément de mobiliser les gains engrangés par certains depuis quelques mois. M. le ministre, vous qui ne cessez de mettre en avant la valeur travail alors pourquoi maltraitez-vous à ce point les travailleurs ? », a-t-elle lancé sous une salve d’applaudissements des bancs de gauche.

« Vous avez perdu le sens de la raison et de la responsabilité », répond Olivier Dussopt

Pour lui répondre, le ministre du Travail, Olivier Dussopt a d’abord rappelé que la réforme était le fruit d’une concertation avec les partenaires sociaux et avec les groupes politiques. « Nous avons abouti sur un certain nombre de convergences. Ça n’efface pas les désaccords sur l’âge mais il y a des convergences », a-t-il appuyé avant d’ajouter : « Les amis que vous avez cités, je souhaite qu’ils soient imaginaires parce que le principal décalage de leur âge de départ (est dû) la hausse de la durée de cotisation que vous avez voté en 2013 ».

Le ministre a ensuite fustigé la position du Premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure qui s’est récemment montré favorable à la retraite à 60 ans au bout de 43 annuités. « Il s’est converti à la doctrine de Jean-Luc Mélenchon. Vous avez perdu le sens de la raison et de la responsabilité », a-t-il conclu.

De quoi faire rire la sénatrice qui n’a visiblement pas oublié le passé socialiste d’Olivier Dussopt. « J’ai quelques souvenirs dans mon département des Landes avec l’un de mes grands anciens Henri Emmanuelli que vous aimiez beaucoup à l’époque », a-t-elle narré.

« Quand on a travaillé 42 ans et qu’on vous demande de travailler un an de plus, c’est un an de trop »

En 2014, le Canard enchaîné avait d’ailleurs fait état d’une dispute musclée entre Emmanuel Macron, ministre de l’Economie de l’époque et Olivier Dussopt, alors jeune député socialiste. Ce dernier aurait jugé que le ministre avait eu « un comportement de connard » lorsqu’il avait qualifié certaines ouvrières de Gad d’ « illettrées ». Et c’est Henri Emmanuelli qui avait calmé les deux hommes.

En guise de réplique, la sénatrice a répondu que les critères de pénibilité ont été enlevés lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. « Quand on a travaillé 42 ans et qu’on vous demande de travailler un an de plus, c’est un an de trop », a-t-elle conclu sous de nouveaux applaudissements.

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