La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Réforme du code du travail : la méthode Macron vue par Laurence Parisot
Par Public Sénat
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Alors que les consultations entre les syndicats et le gouvernement continuent, afin de mettre en place une réforme du travail voulue par le candidat Macron, les commentateurs politiques et économiques expliquent que jusqu’ici, tout se passe bien. L’ancienne présidente du Medef, Laurence Parisot tempère sur le plateau d’ « On va plus loin » en rappelant que si « les premiers entretiens se sont bien passés, c’est quand même normal ». « [Ce] sont d’abord des prises de contact. On apprend à faire connaissance, à trouver le même langage » ajoute-t-elle.
Ce qu’elle trouve peu ordinaire c’est l’utilisation par l’exécutif, de l’ordonnance comme « outil » « En termes de droit du travail ce n’est pas très fréquent » analyse-t-elle. Et d’ajouter : « Ce qui est frappant aujourd’hui, c’est que la plupart des partenaires sociaux, côté patronal, comme syndical, sont finalement assez d’accord sur l’utilisation (…) de l’ordonnance ».
Le sociologue Michel Wieviorka, lui, tique sur l’utilisation des ordonnances qui, dans le cas présent, « met en cause la représentation parlementaire » : « N’oubliez pas qu’on est dans une période électorale et que nous ne savons pas du tout qui sera au parlement. Et c’est là où c’est quand même une drôle de méthode. Annoncer d’emblée que l’on s’assied sur le parlement, c’est ce que cela veut dire (…) Les ordonnances, cela signifie : pas de débat parlementaire ».
Et alors que les leaders syndicaux insistent sur l’importance du « temps de la concertation », du côté patronal, Pierre Gattaz souhaite que les choses aillent vite. Laurence Parisot se souvient que lorsqu’elle était, elle-même, patronne du Medef, elle plaidait pour une autre approche : « Avec François Chérèque [ancien secrétaire général de la CFDT NDLR] à l’époque, je suis largement à l’origine de la loi Larcher, en janvier 2007, qui dit précisément que quand on veut changer quelque chose de significatif dans l’ordre social, dans le droit du travail, dans le droit de la sécurité sociale, il faut d’abord demander à l’ensemble des partenaires sociaux s’ils ne veulent pas se mettre d’accord eux-mêmes, entre eux et ensuite il y a transposition législative. Moi, j’étais beaucoup plus favorable par culture et par soucis, que tout soit intégré, accepté par le plus grand nombre à cette façon de faire ».
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