La cheffe de file des députés PS, Valérie Rabault, a dénoncé mardi le "fil rouge" de la réforme institutionnelle qui est d'"affaiblir le Parlement" selon elle, reprochant aussi au président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) de ne pas défendre "suffisamment" l'institution.
"La majorité et le président de la République souhaitent affaiblir le Parlement. C'est leur postulat, c'est leur fil rouge pour toute cette réforme", a dénoncé l'élue du Tarn-et-Garonne lors d'un point presse.
Elle a aussi déploré que la réforme soit faite "par appartements", alors que le projet de révision constitutionnelle est examiné à partir de mardi en commission des Lois, et que les deux autres textes (ordinaire et organique) ne devraient pas l'être avant l'automne.
Pour Mme Rabault, cela revient à "signer un chèque en blanc sur la réforme constitutionnelle avant de pouvoir ne serait-ce que visiter les appartements organiques et simples".
Le gouvernement veut "accélérer la procédure pour faire la loi", mais "moi j'en ai rien à faire qu'on passe 70 jours ou 90 jours à faire la loi. Ce qui compte, c'est qu'elle soit bien faite", a-t-elle aussi affirmé dans une allusion notamment au raccourcissement envisagé du temps d'examen du budget.
La présidente du groupe Nouvelle Gauche a aussi critiqué le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM), qui "ne défend pas suffisamment l'institution" à ses yeux face à l'exécutif, tant sur la réforme des institutions que sur l'organisation des travaux.
Elle a ainsi évoqué "un débat" dans la matinée lors de la conférence des présidents sur le fait que le gouvernement "impose de resiéger" la semaine de la rentrée scolaire. Selon Mme Rabault, "tous les groupes de l'opposition" s'y sont opposés, alors que les députés "sont attachés" à passer cette semaine en circonscription.
"Le président de l'Assemblée nationale répond: +je ne peux rien faire, c'est le gouvernement qui décide+", mais "quand on est président de l'Assemblée, quatrième personnage de l'Etat, on a son mot à dire", a jugé la cheffe de file des socialistes.
Le chef de file des élus communistes André Chassaigne s'est aussi étonné de son côté qu'on présente comme "absolument indispensable" de devoir "travailler jusqu'au 1er août" et "revenir le 4 septembre". "Vous voyez bien: on prend trop de temps sur les textes de loi, il y a trop d'amendements!", a-t-il ironisé devant la presse.