Réfugiés : « en Méditerranée, beaucoup d’ONG font le travail qui devrait être fait par l’UE », regrette Sylvie Guillaume

Réfugiés : « en Méditerranée, beaucoup d’ONG font le travail qui devrait être fait par l’UE », regrette Sylvie Guillaume

La crise diplomatique qui s’est ouverte entre Paris et Rome sur fond de crise humanitaire et migratoire, repose 4 ans après celle de l’Aquarius la question de la politique européenne en matière d’immigration. Pourquoi l’Union européenne est-elle incapable d’avoir une politique partagée en matière d’immigration ? Peut-on faire cause commune dans l’accueil des immigrés ? Ou les positions sont-elles à ce point irréconciliables ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.
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Leur prise en charge par la France n’aura pas calmé les esprits. 4 ans après la crise de l’Aquarius, la nouvelle passe d’arme entre Rome et Paris sur la prise en charge des 234 migrants sauvés par l’Océan viking montre l’incapacité européenne à s’accorder sur le sujet migratoire, qui dépend encore largement des Etats.

Le retour au pouvoir en Italie d’une coalition, très à droite, de Giorgia Meloni, qui leur a refusé l’accostage, a rouvert le débat.  « Cette crise diplomatique, ce bras de fer entre ces deux égos, cela fait des victimes encore, ces personnes qui sont prises en otage par cette situation et ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu », regrette Sylvie Guillaume.

L’Italie, la Grèce Chypre et Malte dénoncent le rôle ambigu des ONG humanitaires

Mais pour l’eurodéputée française socialiste, « ce n’est pas vraiment une surprise, les Italiens ont choisi un gouvernement et celui-ci avait prévenu de son attitude. L’Italie se met en contravention avec le droit international puisqu’il y a des règles très précises sur le sauvetage en mer. »

Les ONG, un facteur d’attractivité ?

Le 12 novembre dernier, dans une lettre adressée à la Commission européenne, l’Italie, mais également la Grèce, Malte et chypre, les 4 pays méditerranéens les plus exposés à l’arrivée de migrants illégaux avec l’Espagne, demandent aux Etats de l’UE d’en faire plus dans l’accueil et la gestion des migrants. Des pays qui dénoncent également les actions des ONG humanitaires dont les « navires privés agissent en totale autonomie par rapport aux autorités d’Etat compétentes ». Ils plaident pour une position désormais intransigeante à l’égard des navires de sauvetage des ONG. C’est le cas de Paolo Borchia, élu italien la Ligue, qui appartient à la majorité de Giorgia Meloni. « On a clairement vu que les ONG sont un facteur d’attractivité pour l’immigration. Les ONG ne respectent pas les règles ! »

Revenir à un service public européen de sauvetage en mer

Pour Sylvie Guillaume, cette mise en accusation du rôle des ONG est pourtant cruciale : « Pour l’instant nous avons en Méditerranée beaucoup d’ONG qui font le travail qui devrait être fait par l’Union européenne. Ça ne sert à rien de les criminaliser, ça ne sert à rien de dire que ce sont des passeurs. D’abord c’est faux, ce sont juste des gens qui sauvent des vies humaines ! » L’élue française socialiste salue le travail des associations et émet depuis plusieurs années une proposition.  « Moi je dis qu’il faut revenir à un service, à une mission, réellement sous égide européenne, de sauvetage en mer, de manière à ce que ce soit contrôlé, de manière à ce que ce soit pérenne, et de manière à ce que la répartition soit facilitée. » Mais sur cette question-là, comme sur la politique migratoire en général, les 27 sont incapables de trouver un consensus et de parvenir à une position commune.

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