Gérald Darmanin a annoncé la présence – pour le moment – de 7500 réfugiés ukrainiens en France. Or parmi eux, « plusieurs centaines sont à Paris, une porte d’entrée du pays avec ses grandes gares », d’après le sénateur PS, Rémi Féraud. « La ville de Paris est en train de mettre en place des dispositifs d’urgence gare de l’Est, gare du Nord et bientôt gare de Lyon, dont on verra comment ils peuvent être pérennisés », poursuit le sénateur de Paris. Au niveau des capacités d’accueil, un lieu a été ouvert en coopération avec France terre d’asile dans le XVIIIème arrondissement, ainsi que deux gymnases. « L’accueil est de bonne qualité parce qu’il y a une volonté très forte de tous les acteurs impliqués, publics et associatifs », explique Rémi Féraud, qui « entend la volonté de l’Etat. »
« Un élan de générosité dans les mairies d’arrondissement »
Si, d’après lui, « l’Etat doit être un coordinateur », ce dernier a « besoin des collectivités locales pour mettre en place des solutions d’hébergement, mais aussi des équipements publics. » Rémi Féraud en veut pour preuve la mise à disposition par la mairie de Paris d’un « bâtiment scolaire », pour des « enfants qui ne parlent pas un mot de français » et ont donc besoin « de classes spécifiques pour apprendre le français et pouvoir rejoindre l’enseignement normal si la guerre dure. » L’ancienne mairie du Ier arrondissement, qui avait déjà été transformée en « centre-ressource » pour les jeunes parisiens, servira de centre d’accueil pour soutenir « psychologiquement et matériellement » les jeunes Ukrainiens déjà présents en France.
L’ancien maire du Xème se dit témoin d’un « élan de générosité dans les mairies d’arrondissement » : « Il y a beaucoup de dons matériels et financiers, qui existaient aussi dans les crises migratoires précédentes, mais là il y a une émotion très particulière. » Sur cette comparaison avec la crise migratoire de 2015 suite à la guerre en Syrie ou de l’été dernier avec le changement de régime en Afghanistan, Rémi Féraud se dit « frappé » de la différence de traitement : « Je ne veux pas opposer les Ukrainiens à d’autres migrants, ce serait une erreur, ils doivent être accueillis dans de bonnes conditions. Mais ce que le gouvernement met en place aujourd’hui, c’est que nous réclamions lors des crises migratoires précédentes. Les migrants sont tous des êtres humains qui doivent être accueillis dignement sur notre territoire, à Paris, à Calais et ailleurs. »