Refus de François Bayrou de rentrer au gouvernement : Jean-Louis Bourlanges évoque des « raisons légères et inappropriées » 

Invité de la matinale de Public Sénat, le député MoDem, Jean-Louis Bourlanges, est revenu sur la participation de son parti à la majorité présidentielle et sur ses rapports avec le patron du parti centriste, François Bayrou.
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

 « Nous avons une histoire tumultueuse et amicale », explique le député MoDem, Jean-Louis Bourlanges à propos de sa relation avec François Bayrou. Relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires, le nom de François Bayrou circulait pour entrer au gouvernement afin d’y jouer un rôle majeur. Le maire de Pau avait finalement annoncé qu’il n’entrerait pas au gouvernement « faute d’accord profond sur la politique à suivre ». Des propos peu appréciés par le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Bourlanges qui s’interroge sur la nature de la participation du MoDem au gouvernement. Rapidement, l’élu des Hauts-de-Seine a critiqué « l’incohérence » de son parti et de son leader.

 « Soit on a un désaccord de fond et on ne rentre pas, soit on a un accord et on rentre »

 « Ce qui m’a donné un coup de sang, c’est le fait qu’il dise que c’est pour des désaccords de fond [qu’il n’est pas rentré au gouvernement] », juge l’élu MoDem qui s’étonne de voir François Bayrou prendre cette position alors que 4 membres du gouvernement sont issus du MoDem. « Soit on a un désaccord de fond et on ne rentre pas, soit on a un accord et on rentre », martèle le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée. Le député des Hauts-de-Seine fustige tout particulièrement les « raisons un peu légères et inappropriées » avancées par François Bayrou pour ne pas entrer au gouvernement. Par ailleurs, la démarche personnelle du maire de Pau est peu appréciée. C’est « désobligeant pour l’ensemble du groupe parlementaire », affirme Jean-Louis Bourlanges qui confie s’être senti « un peu humilié ». Pour ce dernier, cela « pose la question de notre participation » au gouvernement.

 « Nous travaillons sur projet et non sur les grands sujets, nous sommes dans la main du gouvernement » 

Sans envisager de claquer la porte de son parti ou de la majorité présidentielle, l’élu francilien plaide pour un changement de méthode de travail. « Nous travaillons sur projet et non sur les grands sujets, nous sommes dans la main du gouvernement », déplore Jean-Louis Bourlanges qui désire une approche politique globale. Le député MoDem souhaite faire émerger une vision commune sur plusieurs sujets majeurs comme la transition écologique, l’Europe ou la sécurité Atlantique. « Je prépare un travail pour présenter ma position », assure le président de la commission des affaires étrangères. « Nous ne pesons pas du tout ce que nous devons peser », conclut Jean-Louis Bourlanges. 

« Je ne vais pas commencer, à 77 ans, une carrière de chef de parti », assure Jean-Louis Bourlanges alors qu’un congrès du MoDem aura lieu en mars. « Je n’ai aucune envie d’aller ailleurs », continue l’élu des Hauts-de-Seine qui s’inquiète davantage de la division de son camp dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027. S’il assure que François Bayrou n’exclut pas d’être candidat en 2027, Jean-Louis Bourlanges se dit surtout vigilant à l’unité de son camp et à la représentation d’un « macronisme élargi ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Refus de François Bayrou de rentrer au gouvernement : Jean-Louis Bourlanges évoque des « raisons légères et inappropriées » 
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Documentaire Churchill chef de guerre de Peter Bardelhe
3min

Politique

Et si Winston Churchill était le grand perdant de la victoire des alliés en 1945 ?

L’Histoire a retenu de Winston Churchill un héros triomphant au balcon de Buckingham Palace après la capitulation des nazis. Mais proclamer le signe de la victoire avec la main ne suffit pas, encore faut-il en récupérer les bénéfices. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a vu son influence dégringoler. Malgré les efforts du Vieux lion, les deux superpuissances, américaine et soviétique, ont imposé un agenda politique au détriment des intérêts britanniques. Le réalisateur Peter Bardelhe a fait le pari d’expliquer cette partie de poker diplomatique entre les vainqueurs de 1945 dans un documentaire Churchill, chef de guerre diffusé sur Public Sénat.

Le

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le