« Nous avons une histoire tumultueuse et amicale », explique le député MoDem, Jean-Louis Bourlanges à propos de sa relation avec François Bayrou. Relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires, le nom de François Bayrou circulait pour entrer au gouvernement afin d’y jouer un rôle majeur. Le maire de Pau avait finalement annoncé qu’il n’entrerait pas au gouvernement « faute d’accord profond sur la politique à suivre ». Des propos peu appréciés par le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Bourlanges qui s’interroge sur la nature de la participation du MoDem au gouvernement. Rapidement, l’élu des Hauts-de-Seine a critiqué « l’incohérence » de son parti et de son leader.
« Soit on a un désaccord de fond et on ne rentre pas, soit on a un accord et on rentre »
« Ce qui m’a donné un coup de sang, c’est le fait qu’il dise que c’est pour des désaccords de fond [qu’il n’est pas rentré au gouvernement] », juge l’élu MoDem qui s’étonne de voir François Bayrou prendre cette position alors que 4 membres du gouvernement sont issus du MoDem. « Soit on a un désaccord de fond et on ne rentre pas, soit on a un accord et on rentre », martèle le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée. Le député des Hauts-de-Seine fustige tout particulièrement les « raisons un peu légères et inappropriées » avancées par François Bayrou pour ne pas entrer au gouvernement. Par ailleurs, la démarche personnelle du maire de Pau est peu appréciée. C’est « désobligeant pour l’ensemble du groupe parlementaire », affirme Jean-Louis Bourlanges qui confie s’être senti « un peu humilié ». Pour ce dernier, cela « pose la question de notre participation » au gouvernement.
« Nous travaillons sur projet et non sur les grands sujets, nous sommes dans la main du gouvernement »
Sans envisager de claquer la porte de son parti ou de la majorité présidentielle, l’élu francilien plaide pour un changement de méthode de travail. « Nous travaillons sur projet et non sur les grands sujets, nous sommes dans la main du gouvernement », déplore Jean-Louis Bourlanges qui désire une approche politique globale. Le député MoDem souhaite faire émerger une vision commune sur plusieurs sujets majeurs comme la transition écologique, l’Europe ou la sécurité Atlantique. « Je prépare un travail pour présenter ma position », assure le président de la commission des affaires étrangères. « Nous ne pesons pas du tout ce que nous devons peser », conclut Jean-Louis Bourlanges.
« Je ne vais pas commencer, à 77 ans, une carrière de chef de parti », assure Jean-Louis Bourlanges alors qu’un congrès du MoDem aura lieu en mars. « Je n’ai aucune envie d’aller ailleurs », continue l’élu des Hauts-de-Seine qui s’inquiète davantage de la division de son camp dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027. S’il assure que François Bayrou n’exclut pas d’être candidat en 2027, Jean-Louis Bourlanges se dit surtout vigilant à l’unité de son camp et à la représentation d’un « macronisme élargi ».