Les parlementaires macronistes, rassemblés dans les Yvelines pour leur rentrée, s’interrogent sur la position qu’ils doivent adopter face au nouveau Premier ministre Michel Barnier, dont ils ignorent encore le programme de réformes. Certains appellent à fixer dès à présent des lignes rouges avec, en creux, la possibilité d’un retrait en bloc du gouvernement, en cas de participation.
Refus d’obtempérer : la porte-parole de la police nationale annonce 138 tirs en 2022
Par Simon Barbarit
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La mort tragique de Nahel mardi à Nanterre, abattu au volant d’une voiture à bout portant par un policier car il refusait d’obtempérer, relance le débat sur la législation en la matière et son application par les forces de l’ordre
Pour mémoire depuis une loi de 2017, les forces de l’ordre peuvent tirer sur un véhicule qui n’obtempère pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ».
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a assuré mardi que depuis l’application de cette loi, « il y a eu moins de tirs et moins de cas mortels qu’avant » lors de refus d’obtempérer. Il y a neuf mois, auditionné par la commission des lois du Sénat, le ministre rappelait qu’il y avait eu 137 tirs en 2016 contre 202 tirs en 2017 explicable par le contexte de menace terroriste. « La loi n’était pas encore applicable puisqu’il n’y avait pas eu les décrets d’application », avait-il rappelé. Il y a eu par la suite 170 tirs en 2018, 147 en 2019, 153 en 2020 et 157 en 2021.
Invitée de Public Sénat, Sonia Fibleuil, la porte-parole de la police nationale a complété ces chiffres. « Cette année en 2022, c’est 138 tirs sur des véhicules en mouvement donc on a une tendance légèrement baissière », a-t-elle assuré. La porte-parole a également affirmé que cette tendance se confirmait pour l’usage des armes des forces de l’ordre de manière générale. « Puisqu’en 2019, nous étions à plus de 300 usages de l’arme par an et après 2019 nous sommes descendus à moins de 300, 290 en 2021 et 285 en 2022 », a-t-elle déclaré en citant des chiffres de l’IGPN.
Le rapport annuel d’activité de l’IGPN fait bien état de 305 déclarations d’usage d’arme individuelle en 2019 contre 290 en 2021. Mais les chiffres de l’année 2021 restent supérieurs à ceux de 2016 (255), 2015 (286), 2014 (228), 2013 (226). De même, en ce qui concerne l’emploi de l’arme en direction de véhicules en mouvement, les 138 tirs déclarés en 2022 peuvent être comparés avec ceux d’avant la loi de 2017 : 137 tirs en 2016, 122 tirs en 2015, 110 tirs en 2014, 111 tirs en 2013.
Enfin, Gérald Darmanin avait dévoilé le nombre de refus d’obtempérer en 2021, 27 609, en hausse de 13 % par rapport à 2016, soit un refus d’obtempérer toutes les 30 minutes en zone police et gendarmerie. La porte-parole de la police nationale n’a pas donné le chiffre pour 2022, une année ou 13 personnes ont été tuées pour un refus d’obtempérer, 6 de plus que l’année précédente.
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