Refus d’obtempérer : la porte-parole de la police nationale annonce 138 tirs en 2022

Suite à la mort du jeune Nahel à Nanterre lors d’un refus d’obtempérer mardi, sur le plateau de Public Sénat, la porte-parole de la police nationale a apporté les derniers chiffres de l’usage des armes des policiers lors de ces situations. Elle annonce 138 tirs sur des véhicules en mouvement en 2022 contre 157 en 2021.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La mort tragique de Nahel mardi à Nanterre, abattu au volant d’une voiture à bout portant par un policier car il refusait d’obtempérer, relance le débat sur la législation en la matière et son application par les forces de l’ordre

Pour mémoire depuis une loi de 2017, les forces de l’ordre peuvent tirer sur un véhicule qui n’obtempère pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants « sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ».

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a assuré mardi que depuis l’application de cette loi, « il y a eu moins de tirs et moins de cas mortels qu’avant » lors de refus d’obtempérer. Il y a neuf mois, auditionné par la commission des lois du Sénat, le ministre rappelait qu’il y avait eu 137 tirs en 2016 contre 202 tirs en 2017 explicable par le contexte de menace terroriste. « La loi n’était pas encore applicable puisqu’il n’y avait pas eu les décrets d’application », avait-il rappelé. Il y a eu par la suite 170 tirs en 2018, 147 en 2019, 153 en 2020 et 157 en 2021.

Invitée de Public Sénat, Sonia Fibleuil, la porte-parole de la police nationale a complété ces chiffres. « Cette année en 2022, c’est 138 tirs sur des véhicules en mouvement donc on a une tendance légèrement baissière », a-t-elle assuré. La porte-parole a également affirmé que cette tendance se confirmait pour l’usage des armes des forces de l’ordre de manière générale. « Puisqu’en 2019, nous étions à plus de 300 usages de l’arme par an et après 2019 nous sommes descendus à moins de 300, 290 en 2021 et 285 en 2022 », a-t-elle déclaré en citant des chiffres de l’IGPN.

Le rapport annuel d’activité de l’IGPN fait bien état de 305 déclarations d’usage d’arme individuelle en 2019 contre 290 en 2021. Mais les chiffres de l’année 2021 restent supérieurs à ceux de 2016 (255), 2015 (286), 2014 (228), 2013 (226). De même, en ce qui concerne l’emploi de l’arme en direction de véhicules en mouvement, les 138 tirs déclarés en 2022 peuvent être comparés avec ceux d’avant la loi de 2017 : 137 tirs en 2016, 122 tirs en 2015, 110 tirs en 2014, 111 tirs en 2013.

Enfin, Gérald Darmanin avait dévoilé le nombre de refus d’obtempérer en 2021, 27 609, en hausse de 13 % par rapport à 2016, soit un refus d’obtempérer toutes les 30 minutes en zone police et gendarmerie. La porte-parole de la police nationale n’a pas donné le chiffre pour 2022, une année ou 13 personnes ont été tuées pour un refus d’obtempérer, 6 de plus que l’année précédente.

 

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le

FRA – ASSEMBLEE – 4 COLONNES
13min

Politique

Congrès du PS : les tractations se concentrent sur « Boris Vallaud, qui a des propositions de dates tous les jours »

Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.

Le