« Il faut agir sur l’abstention généralisée », alerte le secrétaire d’Etat chargé de la ruralité. Alors que l’Assemblée nationale a adopté le report des élections régionales aux 20 et 27 juin, Joël Giraud, invité de la matinale de Public Sénat, ce mercredi, estime que cela n’aura pas d’incidence sur le niveau d’abstention de ces élections. Il appelle en revanche à agir sur l’« abstention généralisée ». « Une campagne comme celles des élections régionales doit être menée dans la pédagogie pour faire en sorte que les citoyens comprennent à quoi va servir cette élection », assure-t-il. « C’est ce que je tente de faire dans la ruralité, en expliquant qu’il faut aller aux urnes. » Si le Sénat s’était opposé au report du scrutin, le secrétaire d’Etat soutient pour sa part la position de la majorité. « Tout ce qui permet de faire en sorte que l’on soit le plus avancés possible dans la vaccination tout en gardant le cap du mois de juin est raisonnable, et les maires se sont d’ailleurs exprimés. »
Consultés à ce sujet, près de 70 % des maires de France se sont exprimés sur le report des élections régionales, et 56 % ont voté en faveur d’un report de la date, contre 44 % de « non ». « J’avais beaucoup de remontées des maires ruraux qui se posaient la question de la pertinence de ce scrutin au mois de juin et pas plutôt septembre », détaille Joël Giraud. « Le vote a permis de dégager une majorité. » Pour le secrétaire d’Etat, le report des élections va permettre une tenue du vote dans des conditions sanitaires plus sûres. « Nous avons une garantie sur la progression de la vaccination qui va faire baisser la circulation virale, avec une vaccination qui va concerner près de la moitié de la population, soit environ 75 % des électeurs », avance-t-il.
Des compensations pour l’organisation de la campagne de vaccination
Régionales : "En juin 75% des électeurs seront sans doute vaccinés" assure Joël Giraud
Interrogé sur l’avancée de la campagne de vaccination, le secrétaire d’Etat chargé de la ruralité assure que malgré un climat de défiance vis-à-vis de la vaccination plus fort en France que chez ses voisins européens, l’Etat fait face à « une forte demande de personnes qui souhaitent être vaccinées au plus vite ». Et alors que la vaccination des personnes de plus de 55 ans a démarré cette semaine, une réunion a eu lieu avec la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, pour permettre notamment aux personnes isolées d’avoir accès à la vaccination. « Nous allons mettre en place un vade-mecum, dont j’ai reçu hier la trame, pour améliorer le repérage des personnes isolées, et leur permettre d’accéder à la vaccination. Nous nous inspirerons également des bonnes initiatives, nombreuses sur le territoire. » Et, conscient du coût de la mise en œuvre de la campagne de vaccination sur les territoires, Joël Giraud assure que « des compensations », qui seront inscrites dans le prochain PLF, seront proposées aux maires pour compenser le coût « au maximum de ce qui est possible. »
Revenant sur le projet de loi 4D -pour différenciation, décentralisation, déconcentration et décomplexification- porté par la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, Joël Giraud en a précisé le calendrier. « On est sur un timing rapproché avec un débat à l’automne au Sénat, sauf catastrophe majeure », a-t-il indiqué. Je n’ai pas la date de l’examen en conseil des ministres, on attend les retours du conseil d’Etat mais ce sera probablement en mai », a-t-il complété.