Régionales : dans le Centre-Val de Loire, Gérard Larcher en mission pour les « territoires » et Les Républicains
Engagé dans un tour de France, le président LR du Sénat est passé dans la région de George Sand et Balzac pour apporter son soutien à Nicolas Forissier, la tête de liste LR, quatrième selon les sondages. Sans surprise, le deuxième personnage de l’Etat a livré un discours axé sur les territoires et la décentralisation, sans manquer la présidentielle. Il rêve d’une « équipe de France » autour du futur candidat de la droite.

Régionales : dans le Centre-Val de Loire, Gérard Larcher en mission pour les « territoires » et Les Républicains

Engagé dans un tour de France, le président LR du Sénat est passé dans la région de George Sand et Balzac pour apporter son soutien à Nicolas Forissier, la tête de liste LR, quatrième selon les sondages. Sans surprise, le deuxième personnage de l’Etat a livré un discours axé sur les territoires et la décentralisation, sans manquer la présidentielle. Il rêve d’une « équipe de France » autour du futur candidat de la droite.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Au cyclisme, Gérard Larcher préfère les « étapes gourmandes » dans les campagnes aux rudes épreuves de montagne. La tête dans le guidon de son tour de France des régions, le président LR du Sénat n’a pas manqué de faire un détour par le pays du pâté berrichon. Ce samedi en Centre-Val de Loire, le gaulliste était aux côtés de Nicolas Forissier, le candidat des Républicains, quatrième dans les sondages avec 18 % des intentions de vote selon les derniers sondages. Face à lui, le « Bardella local » , Aleksandar Nikolic (RN), caracole en tête (28 %), suivi par le président socialiste sortant François Bonneau (21 %) et le ministre Marc Fesneau (19 %), venu porter la bannière de la majorité présidentielle.

La « désertification », enjeu principal de l’élection

Premier arrêt à Vatan, minuscule commune qui a bénéficié de l’action « cœur de ville ». Gérard Larcher rencontre les élus locaux et devise loi Climat, qui arrive au Sénat, et texte 4D, prévu début juillet. « Vous voulez du rosé ? » Il est 11 heures, on repassera. Mais voilà l’indécrottable chantre des territoires qui pénètre dans l’épicerie de produits locaux du village, ouverte il y a peu avec le soutien du maire. Accompagné de Nicolas Forissier et de son chien, Gérard Larcher goûte avec parcimonie les pâtés de foie, le saucisson à l’ail, le gâteau local, les fromages du pays. Tout est bon chez les Berrichons. Le premier des sénateurs barbotte dans son élément, le terroir, et s’enquiert du sentiment des habitants. C’est exactement ce qu’il est venu mettre en valeur dans une région lézardée par la « désertification » : des commerces, des personnels soignants… Le candidat du RN a compris le filon et laboure la campagne dans sa « caravane de la ruralité », alors que la santé est hissée par la population comme le principal enjeu de l’élection. Encore un bon mot pour la grâce des territoires et voilà Gérard Larcher attablé chez Chouchou. Entre le Perrier et le demi, on cause AOP.

La politique s’invite au bistrot. Forissier veut y croire et met un point d’honneur à se fixer au niveau de Marc Fesneau dans les sondages - faute à la « marge d’erreur » - mais peu d’options s’offrent à lui en cas de quadrangulaire et les réserves de voix sont faibles. Les scénarios sont serrés. Si Bonneau s’allie avec les écolos, il devrait l’emporter. Pour l’heure, le député de l’Indre se dit fermement opposé à toute alliance. Même avec Fesneau ?

Territoires contre « gouvernance verticale »

Elections régionales: "C'est le président de la république qui a nationalisé l'élection"
02:21

Après un déjeuner à Bourges (Cher), où les régionales n’ont pas été le seul sujet de discussion, le petit cortège file à Saint-Doulchard (Cher), commune périphérique renommée pour ses pneus d’avion. Là, Gérard Larcher redit l’importance du scrutin, insiste sur son caractère « territorial », fustige la nationalisation des élections par « le président de la République » dont il conspue la gouvernance « verticale » et chante les louanges de Forissier. L’ancien maire de Rambouillet, 31 ans de mandat au compteur, souligne son attachement au Centre-Val de Loire qui « démarre à 8 km de chez [lui] ». Forissier est aux anges avec le « 2e personnage de l’Etat », tape sur son adversaire socialiste et ses « effets de manche » qu’il juge déconnecté des communes. « Je souhaite que cette région revienne sur Terre », insiste-t-il sous le regard de Rémy Pointereau, le sénateur LR vice-président de la délégation aux collectivités territoriales. Gérard Larcher reprend : « Ce matin, on a observé la désertification commerciale et l’exemple positif d’un maire qui a aidé un commerçant à s’installer. » Et martèle : « Il faut passer par les territoires. La loi 4D : est-ce qu’on va vraiment avancer ou faire mumuse ? »

Loi 4 D: "Est-ce qu'on va vers plus de décentralisation ou est-ce qu'on fait mumuse?" s'interroge Gérard Larcher
02:03

Le « rassembleur » en mission pour 2022

Photo de groupe, le temps de fumer un court cigare pour Nicolas Forissier, puis vient l’heure du meeting dans le centre socioculturel sans âme de la commune. En musique, le président du Sénat s’offre un rapide tour de salle « à portée d’engueulades », comme il se plaît à répéter. Petite standing ovation. Un peu de moins de 150 têtes grises ou dégarnies ont fait le déplacement. Une salle « semi-bondée », résume Remy-Pointereau, qui salue Larcher comme le « gardien du Temple de notre famille politique pour les mois qui viennent ». Aux sympathisants, Nicolas Forissier dit qu’il veut travailler pour la prochaine « génération », réunir un « G7 » du président de la région avec les six présidents de départements, et créer une police « régionale » des transports.

C’est le tour du président du Sénat : blague de bon aloi, vertu des élus de terrain… Tout y passe et la critique du « quinquennat pour peu » aussi. Déficit, immigration, sécurité… Gérard Larcher taille un costard - modéré, on ne se refait pas - à Emmanuel Macron. « Cette crise ne peut se réduire à un second tour Macron Le Pen. Nous devons offrir une alternative autour d’un homme ou d’une femme. Nous devons former une équipe de France », presse-t-il sa famille politique, empêtrée dans les divisions et le bourgeonnement de candidatures. Gérard Larcher assure qu’il ne sera pas candidat. « Ça en fait un de moins », sourit-il. Mercredi, le patron des Républicains, Christian Jacob, a précisé le calendrier et la méthode de sélection du futur champion de sa famille, à l’automne prochain. Gérard Larcher devrait soumettre sous peu ses conclusions au Monsieur « système de départage », Jean Leonetti. En attendant, il bat la campagne pour tenter de convaincre tous les candidats putatifs de la droite de participer au rendez-vous. Vendredi, il était aux côtés du président sortant des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ex-LR et favori des sondages à droite. « Avec Xavier Bertrand ça s’est bien passé. Ils n’ont parlé que des régionales. Pour l’instant, Bertrand dit qu’il ne participera pas au système de départage mais ça va évoluer. Tout ça va évoluer », assure l’entourage de Gérard Larcher. Dimanche, autre étape, autre rencontre avec une prétendante élyséenne potentielle : l’éternel « rassembleur » ira soutenir Valérie Pécresse.

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