Régionales dans les Hauts-de-France : « Tout le monde a sa place, chacun à sa place » selon le socialiste Patrick Kanner
Alors que le numéro 1 du PCF, Fabien Roussel, dit sur Public Sénat sa « disponibilité » pour les régionales dans les Hauts-de-France, le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, lui-même disponible, répond que « le PC et Fabien Roussel font partie de la solution. La question, c’est : est-ce que c’est la solution ? »
Tous unis, mais derrière qui ? Les élections régionales de mars prochain commencent à aiguiser les appétits. Dans les Hauts-de-France, la gauche affiche son ambition d’unité. Du moins sur le papier. Dans une tribune publiée dans Libération début septembre, plusieurs élus appellent au rassemblement. Parmi lesquels, deux anciens ministres de François Hollande, Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat, et Laurence Rossignol, sénatrice PS de l’Oise. Ou encore les eurodéputés EELV Damien Carême et Karima Delli, des élus LFI et Génération.s, ainsi que Fabien Roussel, numéro 1 du Parti communiste français et député du Nord.
Reste à savoir qui pourra mener une possible liste d’union ? Invité ce mercredi matin de Public Sénat, Fabien Roussel n’a pas caché qu’il y pensait. Il exprime sa « disponibilité pour conduite une liste de rassemblement des forces de gauche et citoyennes » dans les Hauts-de-France. « Nous voulons donner un espoir dans cette région pour passer le cap d’une région véritablement citoyenne qui s’attaque aux problèmes environnementaux, et qui mettra au cœur de son combat le climat » comme « l'emploi et le pouvoir d'achat ». Regarder (voir à 19 min) :
« Pas de préalables »
Une offre de candidature qui ne fait pas vraiment le jeu de Patrick Kanner. Le sénateur du Nord a déjà dit, en février dernier dans La Voix du Nord, être « disponible pour être utile ». Interrogé ce matin par publicsenat.fr sur les ambitions de Fabien Roussel, Patrick Kanner assure que « ce n’est pas une surprise ». « Depuis plusieurs semaines, je savais que Fabien Roussel était disponible » minimise-t-il, ajoutant que « d’ailleurs, il n’est pas candidat, il est disponible ». Autrement dit, la discussion n’est pas close et tout est ouvert. « Naturellement, seule l’union permettra de tenter d’aboutir à une victoire de la gauche dans cette région pour réparer l’anomalie démocratique de 2015. Le fait que la gauche soit écartée pendant 6 ans (après s’être retirée pour faire barrage au RN, ndlr), il faut le réparer » dit Patrick Kanner, qui accuse le président sortant « Xavier Bertrand de prendre en otage les habitants de cette région en faisant de cette élection sa primaire » pour la présidentielle.
Le chef de file des sénateurs PS continue évidemment de se montrer rassembleur. Mais si le rassemblement se faisait derrière le PS, on comprend que ce serait mieux… « Naturellement, le PC, les électeurs communistes et leurs représentants, à savoir Fabien Roussel, font partie de la solution. La question, c’est : est-ce que c’est la solution ? Là, permettez-moi, non pas de botter en touche, mais il faut travailler sur le projet avant de travailler à l’incarnation » soutient Patrick Kanner. « Concertons, ouvrons et ne mettons pas de préalables à cette discussion » ajoute le sénateur, « disponible pour travailler sur le fond ». Et disponible pour mener la liste ? « Je serai disponible à la place qui sera la mienne, c’est-à-dire la plus utile » élude l’ancien ministre.
« Une solution d’équilibre qui privilégie, non pas la lutte des places, mais la lutte pour le projet »
« Quand on regarde les scores de 2015, le RN était à 40% au premier tour, Xavier Bertrand à 25%, le PS à 18%, les Verts à un peu moins de 5% et le PCF à un peu plus de 5%. La gauche rassemblée est devant Xavier Bertrand » souligne Patrick Kanner, tout en rappelant ainsi, au passage, le poids électoral des communistes, dont la liste était menée en 2015 par… Fabien Roussel.
« Tout le monde a sa place, chacun à sa place » lance le socialiste, qui appelle de ses vœux « une solution d’équilibre qui privilégie, non pas la lutte des places, mais la lutte pour le projet ». La formule gagnante du Printemps marseillais aux municipales est dans toutes les têtes à gauche. Le rappel, grandeur nature, que l’union fait non seulement la force, mais aussi la victoire. Reste à voir si l’image d’ancien ministre de François Hollande de Patrick Kanner conviendra aux camarades communistes.
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.
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