Régionales : échec cuisant pour le RN

Régionales : échec cuisant pour le RN

Aucune région pour le Rassemblement national, le plafond de verre constaté en 2015 est plus que jamais présent pour le parti de Marine le Pen qui préfère mettre l’accent sur « une désaffection civique historique » que d’évoquer un échec de sa formation.
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« Ce soi-disant plafond de verre était de 25 % en 2010 il est de 48 % aujourd’hui ! Combien demain ? » s’interrogeait Marion Marchal-le Pen le soir de sa défaite en 2015 face à Christian Estrosi. La candidate FN échouait à la porte de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 45,2 % des voix, deux points de plus que Thierry Mariani ce soir, seul espoir de la formation d’extrême droite depuis le premier tour, d’obtenir une région. Certains sondages prédisaient pourtant, au début de la campagne, des lendemains qui chantent avec deux voire trois régions pouvant tomber dans l’escarcelle du Rassemblement national. En Occitanie, l’ancien magistrat Jean-Paul Garraud, le candidat soutenu par le Rassemblement national, ne recueille que 23,9 % soit 10 points de moins que le score de Louis Aliot en 2015 (33,9 %). Figue montante, Julien Odoul, en Bourgogne, ne recueille que 23,78 % soit légèrement moins son score de la semaine dernière (23,8 %).

Avec zéro région au compteur, les régionales devaient être une rampe de lancement pour avril 2022, elles se sont transformées en faux départ. Aux départementales, le RN n'est pas non plus à la fête. Comme dans l'Ainse où, il perd ses 8 conseillers départementaux. Dans le Pas-de-Calais, il perd la moitié des 12 élus en 2015.

Le Front républicain qui avait fait son office dans les Hauts de France et en PACA en 2015 pour empêcher le FN (anciennement RN) d’accéder à un exécutif régional n’est plus au centre des critiques des cadres dimanche soir.

Pourtant, le barrage républicain a bel et bien fonctionné en région PACA. Renaud Muselier élu avec 57 % des voix progresse de 25 points par rapport au premier tour. Un électeur de gauche sur deux aurait voté pour lui. Marine Le Pen n’aura qu’une seule phrase pour l’évoquer : « Les sortants avec des alliances contre nature ont tout fait pour nous empêcher de montrer aux Français notre capacité à diriger un exécutif régional ».

Thierry Mariani a, lui aussi, bien sûr dénoncé « tout un système coalisé », des « macronistes aux communistes » contre sa liste. « Soyons clairs, ce que nous vivons est surtout une défaite pour notre démocratie […] C’est avant tout cela qui devrait nous préoccuper ce soir », a-t-il ajouté.

Marine Le Pen voit « une crise profonde de la démocratie locale »

En effet, à l’issue du second tour, c’est bien le record de l’abstention, qui atteint une nouvelle fois 66 % et les défaillances de l’exécutif dans l’organisation du scrutin, qui constituent les éléments de langage de cette déroute électorale.

« Cette désaffection civique historique constitue un signal majeur lancé à toute la classe politique et à toute la société », « une crise profonde de la démocratie locale », a jugé Marine Le Pen quelques minutes après 20H avant de donner rendez-vous aux Français pour la prochaine échéance électorale, l’élection présidentielle « qui permet de changer la politique et les politiques » et de « construire l’alternance dont la France a besoin ».

Organisation de l’élection : « Un scandale d’Etat », pour Jordan Bardella

Le vice-président du RN Jordan Bardella, sèchement battu en Ile-de-France (11,4 %) a lui aussi refusé de parler d’échec de son parti, estimant qu’il s’agissait avant tout d’« échec de la démocratie française ». Un échec que le candidat explique par « l’absence d’information du gouvernement dans l’organisation de l’élection, la non-livraison des professions de foi pour des millions d’électeurs ont engendré une faille sans précédent, laissant conclure à un scandale d’Etat », a-t-il fustigé.

Si le constat est identique à celui du premier tour, le ton a changé. Plus question « d’engueuler » les électeurs, de les appeler « à un sursaut » à « déconfiner » leurs idées », mais des pistes pour rendre aux Français « le goût de décider de leur avenir » : « méthodes de mobilisation, représentativité, information des électeurs, proportionnelle ou le référendum d’initiative citoyenne », a égrainé Marine Le Pen, sachant qu’il n’y aura pas l’excuse de l’abstention en avril 2022.

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