Régionales : en Paca, le « Mistral a soufflé dans le sens de Renaud Muselier »
Le président LR sortant obtient 57,3 % des votes face au candidat du RN, Thierry Mariani (42,7 %). Une fois de plus, après 2015, la région échappe au parti à la flamme qui réalise globalement de mauvais scores.

Régionales : en Paca, le « Mistral a soufflé dans le sens de Renaud Muselier »

Le président LR sortant obtient 57,3 % des votes face au candidat du RN, Thierry Mariani (42,7 %). Une fois de plus, après 2015, la région échappe au parti à la flamme qui réalise globalement de mauvais scores.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Il y eut quelques moments de doutes, de vives peurs et des rebondissements à n’en plus finir. Depuis des semaines, l’attention est focalisée sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur engagée dans un duel de frères ennemis, entre le président LR sortant Renaud Muselier et son ancien compagnon de route du RPR, désormais chef-de-file du RN, Thierry Mariani. Entre psychodrame au sein des Républicains pendant de longues semaines – Renaud Muselier avait intégré des candidats LREM sur sa liste -, résultats serrés de premier tour, et retrait dans la douleur de l’écologiste Jean-Laurent Felizia pour former un front républicain, la campagne a été d’une âpreté sans équivalent.

Résultat, le plus bel espoir de conquête pour Marine Le Pen reste aux mains de Renaud Muselier. Le Républicain obtient pour l’heure 57,3 % des votes face au candidat du RN (42,7 %). Une fois de plus, après 2015, la région échappe au parti à la flamme qui réalise globalement de mauvais scores. Signe de la déroute, le QG de Thierry Mariani est resté désespérément vide.

La « logique d’unité » a gagné, se félicite Renaud Muselier

Devant ses soutiens, Renaud Muselier est apparu vers 20h40 très souriant. « Nous avons démenti tous les sondages et avons déjoué tous les pronostics. J’ai gagné et nous avons gagné. La logique d’unité a gagné », s’est-il félicité dans une ambiance de fête.

C’est « la victoire de tous ceux qui ont voté aujourd’hui, souvent au-delà de leurs appartenances politiques, idéologiques », a-t-il ajouté.

L’ancien secrétaire d’Etat n’a pas manqué de saluer le soutien de ses amis : Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, et bien sûr le patron des LR, Christian Jacob, qui a tenu bon contre vents et marées. Et celui aussi qui s’est retiré, Jean-Laurent Felizia, et tous ceux qui l’ont soutenu : Yannick Jadot, Yann Arthus-Bertrand, Jean-Marc Governatori, tous les députés européens et les membres de la majorité présidentielle.

Au prix des divisions tenaces, des rancunes futures et de l’union dans la douleur, « Muso » conserve donc sa région et prive le RN de sa seule chance de victoire. Dans son QG, les résultats ont été accueillis avec des cris de joie. Certains y verront une victoire dont pourra se targuer l’exécutif qui avait conclu un accord avec le président sortant. « J’ai le sentiment du devoir républicain accompli quand je vois que Renaud Muselier gagne. On a eu le mérite de cette clarté dès le début avec cette alliance », a souligné sur France 2 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Un front républicain dans la douleur

D’autres remercieront la gauche, qui après s’être retirée, termine sans conseillers régionaux pour un mandat de plus, mais a sûrement permis à Renaud Muselier de creuser l’écart avec son adversaire. En 2015 déjà, celui qui était alors socialiste, Christophe Castaner, s’était retiré pour faire barrage au FN. Renaud Muselier a promis de « mettre en place un dispositif conformément à la loi pour que la gauche se fasse entendre dans l’hémicycle ». « L’esprit de responsabilité de nos électeurs et électrices a permis à notre région d’éviter une nouvelle fois le pire. Il s’agit maintenant de construire l’avenir dans les luttes et pour le progrès », a écrit en réaction le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi.

« Le système coalisé l’a emporté », dénonce Thierry Mariani

Un peu plus tard sur France 2, Renaud Muselier a étalé sa joie et martelé son satisfecit, pendant que Thierry Mariani demeurait silencieux. « Cette stratégie, ma démarche a prouvé son efficacité. Il y a l’addition de compétences sur une liste. J’ai fabriqué une liste 100 % pour notre territoire. Il faut savoir ouvrir les bras, additionner. C’était la formule gagnante », a-t-il assuré, soulignant, non sans savourer, que « la totalité des pronostiqueurs français se sont trompés ».

Sur les coups de 22h10, Thierry Mariani a enfin pris la parole « avec beaucoup de tristesse ». La mine défaite, le candidat du RN vaincu a estimé que « le système coalisé l’a emporté au terme d’une campagne qui n’honore pas nos adversaires ». « J’espère que le président de la région sera faire preuve d’humilité », a-t-il ajouté.

Thierry Mariani : "Le système coalisé l'a emporté"
02:33

Désormais, place à une nuit de fête pour Renaud Muselier, en compagnie des colistiers et militants. « Le Mistral a soufflé dans notre sens, notre capitaine a su conduire ce bateau », soufflait l’un d’eux, ravi.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01217179_000043
7min

Politique

Conflit entre Israël et l’Iran : quel rôle peut jouer la France ?

Depuis les premières frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens, la France a reconnu le droit d’Israël à se défendre. Dans un contexte de dégradation des relations diplomatiques entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, la France n’a, toutefois pas encore, participer aux opérations de défense de l’Etat hébreu.

Le

Régionales : en Paca, le « Mistral a soufflé dans le sens de Renaud Muselier »
3min

Politique

Congrès du PS : « le Parti socialiste devrait prendre ses distances » avec les propos de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon, estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le député (LFI) et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a réagi à la déclaration de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon lors du Congrès du PS, le traitant de « salopard antisémite ». Éric Coquerel et la France insoumise demandent au Parti socialiste de « prendre ses distances » avec cette déclaration.

Le

Régionales : en Paca, le « Mistral a soufflé dans le sens de Renaud Muselier »
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le