Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Régionales en Paca : « LREM sera-t-elle capable de faire plus de 2 % ou 3 % ? », interroge Henri Leroy
Par Public Sénat
Publié le
Les péripéties se succèdent en région Paca. Après le psychodrame qui s’est joué autour d’un éventuel rapprochement entre les listes de la majorité présidentielle et celle des Républicains, conduite par Renaud Muselier, les candidatures se précisent pour les élections régionales. Après un recadrage en interne, Renaud Muselier sera bien soutenu par Les Républicains en Paca, qui assurent qu’aucun élu LREM ne sera présent sur la liste. Une position ferme qui a entraîné les départs successifs des maires de Toulon, Hubert Falco, et de Nice, Christian Estrosi, qui reste, pour l’heure, tête de liste dans les Alpes Maritimes derrière Renaud Muselier. La candidate LREM et secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, conduira, quant à elle, la liste de la majorité présidentielle. Un véritable feuilleton, qui fait railler plus d’un élu de la région Paca.
« C’est une situation tout à fait saugrenue », commente la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône Marie-Arlette Carlotti. « On se rassemble, on se divise, ce n’est pas très respectueux des électeurs, et ici sur le terrain, ça fait mauvais genre. » L’élue dénonce des manigances politiciennes « bien éloignées des enjeux des régionales ». « Quand on sait qu’il y a le danger du Rassemblement national aux portes de la région, c’est une conduite tout à fait irresponsable. De son côté, la gauche est rassemblée dans toute sa diversité, et pendant que certains se dispersent, nous nous préparons au combat », assure la socialiste. « C’est une bonne chose que la majorité présidentielle soit présente dans ces élections », rétorque le chef du groupe LREM au Sénat François Patriat. « Si Renaud Muselier cède devant Les Républicains et refuse le soutien de LREM, la majorité présidentielle doit exister. Dans tous les cas, c’est reculer pour mieux sauter puisqu’au deuxième tour il ne sera plus en position de discuter les noms qu’il prend ou non sur sa liste. »
« Ce serait curieux qu’Estrosi conserve la tête de liste »
Du côté des Républicains, on balaie d’un revers de la main le risque représenté par une liste LREM. « La question qui se pose est : seront-ils capables de déposer une liste complète et, si oui, dépasseront-ils les 2 %-3 %, leur score des dernières municipales ? », questionne Henri Leroy, sénateur des Alpes Maritimes. S’il reconnaît que les derniers événements ont jeté le trouble sur la famille politique des Républicains, le sénateur dénonce les manœuvres du Premier ministre qui sort, selon lui, de son rôle de chef du gouvernement. « Je ne comprends pas comment il peut, en plein exercice gouvernemental de gestion de crise, faire de la politique politicienne au nom de la fonction qu’il exerce », s’insurge-t-il. « Je suis écœurée de l’attitude cynique d’Emmanuel Macron, qui fait tout pour favoriser le RN, fragiliser ses adversaires et bordéliser les élections », renchérit la sénatrice Valérie Boyer. « La majorité présidentielle voit bien qu’elle est incapable de gagner, alors elle cherche à déconstruire et déstructurer. »
Et si le cas de Christian Estrosi reste pour l’heure en suspens, l’hypothèse qu’il conserve la tête de liste des Alpes-Maritimes sur une liste soutenue par LR, alors qu’il vient de claquer la porte du parti, fait tiquer plus d’un élu. « Conduire une liste LR alors que l’on a quitté le parti de son plein gré me paraît pour le moins interrogatif », commente Henri Leroy. « Ce serait curieux qu’il conserve la tête de liste alors qu’il se sent si mal dans notre famille politique », abonde Valérie Boyer. « Tout ça, est misérable. Nous sommes dans une vie politique qui a perdu ses codes d’honneur. Aujourd’hui, on peut trahir sa famille politique pour aller à la gamelle, de manière aussi banale que ça » lâchait, ce matin sur le plateau de Public Sénat, le député LR, Aurélien Pradié. D’autres, en revanche, préfère aborder la question à travers le prisme local. « Je connais son parcours politique et tout le bien qu’il a fait à notre territoire », réagit le sénateur Michel Bonnus. « Ce qui m’importe c’est le travail qu’il a fait et l’énergie qu’il a mise pour notre territoire. Il faut mettre de côté les querelles intestines qui peuvent faire du mal à notre région. »
« Ce qu’Emmanuel Macron a fait était tellement grossier sur le plan tactique que cela a permis à LR de se ressouder »
Mais la position du sénateur n’est pas majoritaire car pour bon nombre d’élus, la tentative de La République en marche est perçue comme une déclaration de guerre, et marque le début des affrontements à venir en vue de la campagne présidentielle de 2022. « Finalement, on peut remercier Emmanuel Macron », lâche Valérie Boyer. « Ce qu’il a fait était tellement grossier sur le plan tactique que cela a permis à LR de se ressouder, et de comprendre que ce que le Président redoute le plus c’est un candidat de la droite républicaine à l’élection présidentielle. Or à l’issue des élections régionales, nous serons en ordre de marche pour présenter un projet et un candidat pour l’alternance au catastrophique bilan d’Emmanuel Macron », prévient la sénatrice.