A deux jours du second tour de la primaire de la gauche, le ton continue de monter entre les deux camps. Invité de Territoires d’Infos sur Public Sénat et Sud Radio, c’est le député Régis Juanico, porte-parole de Benoît Hamon, qui a attaqué Manuel Valls.
« Benoît Hamon n’est pas le candidat de la feuille d’impôt, c’est une caricature » a-t-il déclaré, faisant référence à la formule utilisée par l’ancien premier ministre lors de l’ultime débat jeudi soir. « D’ailleurs, on attend toujours le chiffrage de Manuel Valls, si tant est qu’il y ait un programme car on n’en a pas entendu parler durant cette campagne ».
« Son revenu décent, est ce qu’il l’a chiffré ? Non. Tout comme ses différentes dépenses. Alors c’est facile de faire peur à tout le monde en disant que le revenu universel va coûter 500 milliards d’euros, mais ce n’est pas la réalité ».
Régis Juanico avance le chiffre de 45 milliards d’euros le coût des deux premières étapes de ce revenu universel. « Exactement la somme qu’a coûté le pacte de responsabilité et le CICE, sans résultat, sans contreparties pour les entreprises. Donc Manuel Valls est très mal placé pour donner des leçons d’efficacité économique et politique, mais aussi de dépenses ».
Malgré ces fortes divergences, le porte-parole de Benoît Hamon croit au rassemblement après le second tour. Les deux candidats ont assuré qu’ils respecteront les règles de la primaire, à savoir le soutien au vainqueur. « Je ne doute pas que Manuel Valls respectera son engagement. Dès dimanche soir, j’attends des autres candidats et de la famille socialiste qu’ils soient derrière le candidat désigné ».
Régis Juanico sur le rassemblement après-primaire : « Je ne doute pas que Manuel Valls respectera son engagement ».
Pourtant, des députés proches de Manuel Valls ont déjà annoncé leur soutien à Emmanuel Macron si Benoît Hamon remportait la primaire. « La dynamique était déjà là avant » minimise Régis Juanico. « S’ils ont des idées social-libérales, c’est cohérent. Le parti socialiste est un parti social-démocrate ».
Interrogé sur l’affaire Penelope Fillon, le député a estimé l’affaire « extrêmement choquante ». « Les élus de la République et de la Nation doivent être au-dessus de tout soupçon ».
« Ce qui est choquant, c’est le revenu perçu ». La femme de François Fillon a perçu un salaire de plus de 5.000 euros par mois, alors que le salaire moyen d’un collaborateur est de 2.000 euros.