C’était le premier test du gouvernement Lecornu II. Examinée ce matin par les députés, la motion de censure déposée par les élus de La France Insoumise, quelques écologistes et quelques communistes, a été rejetée par le Palais Bourbon. Sur les 289 voix qui étaient nécessaires à son adoption, seules 271 ont été exprimées. Ce vote est particulier, puisque seules les voix pour sont prises en compte.
Carton plein du côté des groupes LFI, RN et UDR
Sans surprise, le groupe de la France Insoumise a voté sans exception pour la censure, tout comme les groupes du Rassemblement National et leurs alliés de l’Union des Droites pour la République (UDR), présidé par Éric Ciotti.
Le socle commun uni globalement contre la censure
Du côté du socle commun, les troupes sont restées soudées, sauf chez LR. Les groupes Horizons et apparentés du parti d’Edouard Philippe, Démocrates (MoDem), ou Ensemble pour la République (Renaissance), n’ont donné aucune voix à la censure. Du côté du groupe Droite Républicaine (LR) de Laurent Wauquiez, une seule députée a voté en faveur : l’élue des Alpes-Maritimes Alexandra Martin. Pour autant, les résultats sont loin des rumeurs qui bruissaient avant l’examen de la motion, du vote de plusieurs députés LR de la censure.
Dans le groupe indépendant LIOT, dont le président Laurent Panifous est devenu ministre des Relations avec le Parlement, seul un membre a voté la censure : le guadeloupéen Olivier Serva.
Sept socialistes ont voté la censure
Tous les regards sont portés sur les socialistes, car ce sont eux qui détiennent la survie du gouvernement Lecornu. Dans le groupe, une grande majorité des députés n’a pas voté la censure, conformément à ce qu’ils avaient annoncé. Seuls sept élus ont donné leur voix à la motion. Quatre élus ultramarins, ainsi que le député de la Drôme Paul Christophle, qui avait annoncé son vote depuis plusieurs jours, la députée de la Seine-Saint-Denis et ancienne présidente de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Fatiha Keloua Hachi, et le député des Pyrénées-Atlantiques Peio Dufau.
D’autres élus des groupes de gauche n’ont pas voté la censure. Dans le groupe Ecologiste et social, trois voix ont manqué : celle de la députée Delphine Batho, qui avait annoncé son intention de ne pas voter la censure, mais aussi celle de Dominique Voynet, ancienne sénatrice et désormais députée du Doubs, et celle de Catherine Hervieu, députée de la Côte d’Or. Dans le groupe Gauche Démocrate et Républicaine (PCF), c’est le député de l’Allier Yannick Monnet et celle de la Polynésie, qui n’ont pas voté.
Enfin, parmi les non-inscrits, il convient de noter que l’ancien LR Aurélien Pradié n’a pas voté la motion.
La motion de censure RN récolte les voix de trois LR
La motion de censure déposée par le groupe RN et examinée simultanément, a engrangé moins de soutiens que celle de la gauche : seuls 144 députés ont voté pour. La différence notable est le vote de deux autres députés LR, qui n’avaient pas voté la motion LFI : le corse François-Xavier Ceccoli et l’ardennais Pierre Cordier. Une manière d’afficher son opposition au gouvernement Lecornu II et au compromis trouvé avec les socialistes, sans toutefois risquer de le faire tomber.
Si le gouvernement Lecornu II échappe donc, pour l’instant, à la censure, il n’est pas sorti d’affaire pour autant. L’examen des textes budgétaires (projet de loi de finances et projet de loi de financement de la sécurité sociale) va commencer au Parlement. Et les socialistes l’ont rappelé, ils n’hésiteront pas à dégainer la censure s’ils se sentent floués.