Rejet du budget : « Les sénateurs ne voulaient pas dire quelles dépenses il ne fallait pas faire », tacle Laurent Saint-Martin
Alors que les sénateurs LR ont rejeté le budget 2022, le rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale était invité de la matinale de Public Sénat. Laurent Saint-Martin a défendu le budget 2022 présenté par la majorité présidentielle, ainsi que le « sérieux budgétaire » du quinquennat face à des LR « en campagne interne. »

Rejet du budget : « Les sénateurs ne voulaient pas dire quelles dépenses il ne fallait pas faire », tacle Laurent Saint-Martin

Alors que les sénateurs LR ont rejeté le budget 2022, le rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale était invité de la matinale de Public Sénat. Laurent Saint-Martin a défendu le budget 2022 présenté par la majorité présidentielle, ainsi que le « sérieux budgétaire » du quinquennat face à des LR « en campagne interne. »
Louis Mollier-Sabet

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C’est un peu son budget que les LR ont rejeté ce mardi. Après avoir passé plusieurs semaines à construire ce projet de loi de finances (PLF) pour 2022 à l’Assemblée nationale, Laurent Saint-Martin a donc vu sa proposition rejetée  après seulement quelques heures d’examen par une droite sénatoriale qui ne semblait pas très encline à amender son travail. Face au refus du groupe centriste de rejeter le budget d’emblée, les sénateurs du groupe LR ont en effet simplement laisser passer l’examen de la première partie du budget sur les dépenses en quelques jours et l’ont finalement rejeté.  

>> Pour plus de détails sur le rejet du budget au Sénat : Le Sénat rejette le budget 2022 pour dénoncer la « folie dépensière » du gouvernement

Le député (LREM) du Val-de-Marne ne semble pas l’avoir pris personnellement, et y voit plutôt une manœuvre du groupe LR « en campagne interne », qui affiche une « rigueur budgétaire » de façade, sans vouloir discuter des dépenses à réduire : « Les sénateurs ne veulent pas nous dire quelles dépenses il ne fallait pas faire. C’est toujours la même chose, les LR, qui sont en campagne interne, nous disent qu’on dépense trop. Je leur réponds ‘citez-moi une ligne budgétaire dont vous diminueriez le montant’. Silence radio. Parce qu’ils savent très bien qu’il faut augmenter le budget de la justice, de la sécurité, de mieux rémunérer nos soignants et nos professeurs. Et pour ne pas se dédire, il est plutôt commode de vouloir débattre de la partie dépense. »

Dette : « Je ne suis pas inquiet, mais je suis vigilant »

Mais la majorité avait tout de même formulé quelques propositions, sur l’indemnité-inflation notamment, en ciblant un nombre de bénéficiaires plus réduits, mais en en augmentant le montant de 100 à 150 euros. Le coût affiché de la mesure diminuerait ainsi de 3,8 à 1,5 milliards d’euros. Pour le coup, ce serait contre la philosophie de la mesure pour Laurent Saint-Martin, qui se félicite que l’Assemblée nationale ait rétabli le dispositif du gouvernement : « Seuls 8 millions de Français auraient été bénéficiaires dans la version du Sénat. Là encore, halte à l’hypocrisie. On ne peut pas dire au début de l’automne, qu’il faut vite réagir face à l’inflation et quand nous le faisons, nous dire que c’est mal ciblé. Ce n’est pas sérieux. » Face à la critique sur le coût important de la mesure, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale assume : « C’est un coût important pour la collectivité, mais nous l’avons jugé nécessaire. Ce n’est pas un problème pour la dette, c’est une réaction transitoire et exceptionnelle à un choc conjoncturel dû à la reprise économique dans le monde. »

Plus généralement, Laurent Saint-Martin se montre confiant sur la politique budgétaire du gouvernement et sa gestion du déficit public : « La signature française sur les marchés est excellente et la dette est soutenable. Je ne suis pas inquiet, mais je suis vigilant. Si les prochains gouvernements ne savent pas montrer un sérieux budgétaire, alors la dette pourra devenir une inquiétude à terme. » Avant d’en tirer une conclusion bien commode pour le député LREM : « Il faut laisser ceux qui savent maintenir le sérieux budgétaire aux responsabilités. »

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