Relaxe d’Éric Dupond-Moretti : « Une très mauvaise nouvelle pour les Français », selon le député RN Laurent Jacobelli

Le maintien en poste du ministre de la Justice suite à sa relaxe est perçu comme une catastrophe pour les Français par l’élu du Rassemblement national, dans un contexte de passe d’armes entre Éric Dupond-Moretti et le parti d’extrême droite.
Hugo Ruaud

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La Cour de justice de la République a décidé mercredi la relaxe du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, qui était en procès pour « prise illégale d’intérêts ». Une décision dont le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli ne commente pas le fond, mais déplore la conséquence : « C’est une très mauvaise nouvelle pour les Français ». Le député de Moselle charge l’ancien avocat, le qualifiant de « ministre terrifiant » au « bilan terrible ». Laurent Jacobelli reproche à Éric Dupond-Moretti de n’avoir créé « pratiquement aucune place de prison depuis qu’il est en poste » et d’être le ministre d’une justice dont les peines de prison seraient « non appliquées ». Il critique également le passé d’avocat pénaliste d’Eric Dupond Moretti, lorsqu’il défendait « les repris de justice », ce qui lui avait valu d’être « acclamé à Fresnes », au début de son exercice de ministre. « C’est le Ministre des voyous contre les honnêtes gens » et « le ministre des racailles », s’emporte Laurent Jacobelli. Le député Rassemblement national surfe sur le contexte du meurtre du jeune Thomas à Crépol dans la Drôme pour attribuer l’insécurité à « l’incompétence » d’Éric Dupond-Moretti. « Il y a des Français qui ont peur de sortir de chez eux après 21 heures. Le taux d’insécurité est devenu insupportable pour 89 % des Français qui trouvent la justice trop laxiste », assure l’élu d’extrême droite.

 

Une diatribe « ordurière » du ministre contre le RN

 

Mais au-delà de ses griefs contre les qualités d’Éric Dupond-Moretti comme ministre de la Justice, la charge du député à l’encontre du Garde des Sceaux trouve ses racines dans la dernière passe d’armes entre l’ancien avocat et le Rassemblement national à l’Assemblée nationale. Dans le sillage du meurtre du jeune Thomas, Eric Dupond-Moretti a provoqué le départ de l’hémicycle des élus RN mardi, dans une diatribe contre le parti d’extrême droite.  « Vous préférez opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche, à la France des cités, la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid. […] Nos frères juifs ont peur. Nos frères musulmans ont peur aussi. Vos propos sont incendiaires et ils amènent dans la rue les militants de l’ultradroite » s’est écrié le Ministre après une mise en cause d’une députée Rassemblement national. « Pour être crédible, chassez de vos rangs les ‘Gudards’, les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites », a également lancé Éric Dupond-Moretti. Des déclarations qui ont suscité la colère de Marine Le Pen et du Rassemblement national, qui ont annoncé dans la foulée leur intention de porter plainte, ce que Laurent Jacobelli confirme : « Nous l’attaquerons, parce que nous ne supportons plus que des millions d’électeurs soient insultés par des incompétents », a justifié le député de Moselle, pour qui l’intervention du Garde des Sceaux dans l’hémicycle était « ordurière ». « On a un ministre qui ne parle pas mais qui éructe, qui ne répond pas aux questions, mais qui vomit sa haine. Il a montré là deux choses : son incapacité à supporter la contradiction, et son incompétence », affirme Laurent Jacobelli, convaincu qu’Éric Dupond-Moretti s’est mis à dos « une partie de l’opinion française » et l’accusant de « détester la démocratie ».

 

 

 

La Cour de justice de la République nécessaire

 

Si le député dresse un réquisitoire sévère à l’encontre du ministre de la Justice, il se montre beaucoup moins prolixe concernant les critiques émises à l’encontre de la Cour de Justice de la République – Cour devant laquelle le Rassemblement national compte déposer sa plainte à l’encontre du ministre. Il met d’ailleurs en garde contre les potentiels « pouvoirs des juges » qui pourraient vouloir « se faire un ministre » si les membres du gouvernement devaient être sujets au droit commun. « C’est vrai qu’il y a probablement des choses à améliorer », a néanmoins pointé le député, via « peut-être un peu plus de transparence ».

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