Attendue depuis la nomination des ministres de Gabriel Attal le 11 janvier dernier, la liste complète de la composition du gouvernement a finalement été révélée ce jeudi. Invité de l’émission Parlement Hebdo, Loïc Hervé s’interroge sur « ce feuilletonnage du mois de janvier », qu’il accuse d’avoir « gâché le début du mandat de Gabriel Attal ». « Le pays n’a pas vraiment besoin de ça, le pays a plutôt besoin d’une ligne claire, d’un rythme, et le mois de janvier n’a pas été à la hauteur », observe le sénateur centriste.
Le départ d’Amélie Oudéa-Castéra de l’Education nationale, « plutôt sain »
Portefeuille le plus surveillé de ce remaniement, le ministère de l’Éducation nationale a finalement été attribué à l’ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet. Après des semaines de polémiques, Amélie Oudéa-Castéra quitte donc ses fonctions pour redevenir uniquement ministre des Sports. Un choix politique « plutôt sain », juge Loïc Hervé : « Je pense que la situation dans laquelle était Amélie Oudéa-Castéra était inextricable pour le gouvernement, ça n’était pas rattrapable ».
Le sénateur surveillera de près les premiers pas de sa successeure, qui aura la lourde tâche d’ « apaiser » mais aussi de « réformer ». Professeure des universités et ancienne rectrice des académies de Limoges puis de Toulouse, Nicole Belloubet a affirmé par le passé des positions bien différentes de celles portées aujourd’hui par Gabriel Attal, notamment sur les questions d’uniforme et de laïcité. « Il faudra que Mme Belloubet clarifie sa position sur des sujets sur lesquels la question de l’autorité républicaine à l’école publique est fondamentale », estime Loïc Hervé.
« Ce que dit François Bayrou, le Premier ministre et le président feraient bien de l’entendre »
La veille de l’annonce de la composition du gouvernement, François Bayrou – qui avait affirmé son envie d’occuper le ministère de l’Education nationale – a annoncé qu’il n’entrerait pas au gouvernement, en raison d’un « désaccord profond » sur la politique menée par l’exécutif. Un coup de gueule auquel le sénateur centriste a été très attentif : « Ce que dit François Bayrou de la société française, de l’école, le Premier ministre et le président de la République feraient bien de l’entendre. »
Le sénateur centriste met lui-même en garde le gouvernement du Gabriel Attal, qui s’est engagé lors de son discours de passation puis de politique générale à rester à l’écoute du Parlement. De l’aveu de Loïc Hervé, la promesse du Premier ministre semble pourtant mal engagée : « Quand vous faites des réunions, où les préfets rencontrent les agriculteurs pour parler d’assouplissement des normes, le mercredi, pour que les parlementaires ne viennent pas, on commence mal ». « Le Parlement est incontournable, on ne se laissera pas contourner, ni effacer », averti Loïc Hervé.