Remaniement : Franck Riester remplace Olivier Véran au ministère des Relations avec le Parlement

Remaniement : Franck Riester remplace Olivier Véran au ministère des Relations avec le Parlement

Avec le dernier remaniement, Franck Riester, président d’Agir, remplace Olivier Véran au poste de ministre chargé des Relations avec le Parlement. Un léger coup de barre à droite qui s’explique par les futures négociations que devra mener l’exécutif avec LR et la majorité sénatoriale. Et peut être aussi par les équilibres internes à la majorité présidentielle qui se sont dégagés des élections législatives.
Louis Mollier-Sabet

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Après plus de trois ans relativement calmes pour Marc Fesneau dans ce ministère de la rue de Varenne jouxtant Matignon, le poste semble aujourd’hui à la fois plus stratégique, et plus explosif. Olivier Véran n’y aura en effet passé que quelques semaines avant d’être recasé au porte-parolat et que Franck Riester ne prenne sa place au ministère des Relations avec le Parlement. Ancien ministre de la Culture puis du Commerce extérieur lors du quinquennat précédent, le président d’Agir est un parlementaire chevronné puisqu’il est député de Seine-et-Marne depuis 2007, un siège qu’il a occupé 11 ans avant de devenir ministre et d’être réélu aux dernières élections législatives.

Un profil Sénat-compatible ?

Surtout, contrairement à son éphémère prédécesseur, Franck Riester vient de la droite et a notamment siégé 10 ans dans le groupe UMP-LR à l’Assemblée nationale. Une expérience qui lui sera assurément précieuse au moment de devoir négocier des majorités avec Les Républicains, en séance à l’Assemblée nationale, ou bien en commission mixte paritaire, où la droite et le centre seront désormais majoritaires. Ce sont en effet les parlementaires centristes et de droite qui seront maintenant majoritaires au sein de l’instance où se règlent les désaccords entre députés et sénateurs, et le futur ministre chargé des Relations avec le Parlement devra manœuvrer avec ces parlementaires pour que la mécanique parlementaire reste bien huilée. Maire de Coulommiers pendant presque 10 ans avant de céder sa place pour respecter le non-cumul des mandats, son expérience d’élu local devrait, au moins dans une certaine mesure, contenter la majorité sénatoriale.

Dans ce contexte, la trajectoire politique de Franck Riester devrait constituer un certain avantage pour l’exécutif. Même au sein de la majorité présidentielle, Renaissance – nouveau nom de LREM – ne pourra pas se permettre des dissensions internes avec le MoDem et Horizons, qui réduiraient encore une majorité déjà toute relative. À cet égard, le président d’Agir, un parti qui avait un moment envisagé une fusion avec Horizons avant que l’exécutif mette son veto, pourrait être un atout de poids afin de maintenir de bonnes relations au sein de la majorité relative dont dispose le Président de la République au Parlement. En tout cas, la nomination de Franck Riester est un signe supplémentaire qu’Emmanuel Macron cherchera plutôt à constituer des majorités sur sa droite en ce début de quinquennat.

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